Retraites : Tout de suite et beaucoup !1

Loiseau2

Tu trimes toute ta vie, tu te retrouves à la retraite, et t'es comme un c...

Encore heureux si t'as un viatique pour t'accompagner jusqu'à la mort au cas où entre l'atelier, le bureau et le dimanche (autrefois) férié, t'aurais eu l'occase de trouver ce qui te plaît dans cette fichue vie! Quelque chose comme le soleil, la mer, la pluie, les réverbères, la menuiserie, le jardin, la peinture, les poissons exotiques, le violon, les voyages (ah, les voyages !), le regard de ceux que tu aimes, tiens même le sourire de ceux que tu pourrais ne pas aimer... enfin quoi des choses, y'en a plein ; si on a le temps d'en apercevoir pendant ces quarante années de labeur dans les geôles du Capital.

Au cas où t'aurais pas les poumons brûlés et que t'aurais encore tous tes doigts, ton petit pécule vieillesse il pourrait te servir à faire quelque chose qui te plaît enfin, tiens même ne rien faire du tout si c'est ça que t'aimes - sauf que y'a pas grand-chose dans ta bourse de retraité. Pourtant si tu additionnes tout ce que ton travail a rapporté au patron pendant tes quarante ans de galérien, tu devrais être multimillionnaire. Mais ça marche pas comme ça. C'est une autre histoire que la nôtre; celle de l'arnaque de ces deux derniers siècles : dès ta naissance t'es formaté pour accepter le travail -sois prolo et tais-toi (ou ne parle pas trop fort, on pourrait t'entendre) quand t'as l'âge requis, tiens disons que t'es né en Europe, bien conforme avec un père et une mère comme il se doit, que t'as fait quelques études (y paraît que l'université, maintenant, c'est accessible à tous), et que t'as vingt ans. Là, t'es sur le marché et tu y vends ta force de travail. Ta force de travail, c'est toi : une fois ta force vendue, tu vas au chagrin.

Ça, tu vas me dire, c'est à l'ancienne. Aujourd'hui c'est pas évident de la vendre sa force de travail. Bon, t'as pas tout à fait tort, mais t'as pas tout à fait raison non plus. Parce que j'ai pas dit que tu la vendais une fois pour toutes ta force de travail. J'ai pas dit non plus qu'en France, par exemple, les mômes ne travaillent pas. Y'en a. T'en connais et moi aussi.

Où en étais-je ? Ah oui. Le viatique de la vieillesse quand t'as embauché (hypothèse) à vingt ans et que tu pars à la retraite à soixante que t'as quarante ans d'aliénation dans les pattes et dans la tronche.

En plus, faut le dire, t'es fatigué. Dame, t'as plus tes jambes de vingt ans. Ces jambes-là tu les a données au patron, il y a belle lurette. Et qu'est-ce que t'as eu en échange ? Ça, t'as été choyé, on peut pas dire la paye tous les mois, les indemnités Assedic parfois, les congés payés, des primes occasionnelles et une partie de ton salaire socialisé dans les différentes caisses de solidarité, dont ta mirifique retraite. Faudrait quand même pas se plaindre, non ? Une fois que t'es plus bon à rien pour le Capital, estime-toi heureux qu'il continue de ponctionner encore ceux qui travaillent pour t'assurer des revenus ! Mais... tu ne récupéreras jamais ce que le patron s'est mis lui dans la poche sur ton dos, sur tes heures de travail, sur tes heures de fatigue, tes heures d'ennui, de déprime pendant ces quarante longues années de ta vie, et tu ne récupéreras ni tes rêves ni ta santé ni ton énergie.

Allez, faut pas voir tout en noir comme ça. Y'a quand même des trucs chouettes, non ? les copains par exemple. C'est important les copains. Ça, personne peut dire le contraire. Mais tu crois pas qu'avec les copains ce serait plus agréable de passer du temps ailleurs qu'au boulot?

Le patron nous vole plus que notre argent. Il nous vole notre vie qui doit lui être consacrée.

Lui, il a le capital. Nous on a le travail sauf que le travail n'existe pas sans le capital... et nous voilà coincés dans la machine qui ne remonte pas le temps. Sauf que le capital sans notre travail, il n'existe pas non plus... ah bon ? et ouais ! te dire qu'ils ont besoin de nous...

Mais revenons à nos retraites. tout ce qu'on vient de dire c'est dans le cas où entre vingt et soixante ans t'as tout le temps bossé, et que t'as eu l'occase de développer à côté du boulot des amitiés, des plaisirs, des savoir-faire qui font qu'à soixante berges, fatigué certes, mais encore rêvant, t'as devant toi quelques décennies de plus pour vivre enfin, même si c'est chichement. Une fois de plus, faudrait pas trop se plaindre. Ça pourrait être pire, non? comme de se retrouver avec un loyer de 2 000 F et une retraite de 3 800 F, comme d'aimer lire et d'avoir les yeux tellement abîmés qu'il n'y a que les gros caractères qu'on puisse voir, comme que ta compagne ou ton compagnon doive être hospitalisé(e), comme que... d'accord c'est du mélo. Ah, ça existe?

Allez y' a encore pire, regarde nos camarades aux Etats-Unis, ils ont même pas leurs 3 800 balles. Car le patron là-bas c'est comme celui d'ici, il est capitaliste, il n'a pas d'état d'âme, il est dans la concurrence et il fait du profit.

Le patron il se moque éperdument de ce que racontent les romans-photos, du moment que ça lui rapporte du fric, et le salaire socialisé ça ne lui en rapporte pas ; d'une manière ou d'une autre c'est une partie de notre salaire qu'il ne nous extorque pas directement. Il aimerait donc mieux que ça devienne du capital. Holà, comment va-t-il s'y prendre?

Facile, il a l'habitude de te faire bosser, et de se remplir les poches avec ton boulot, ça on 1' a déjà vu tout à l'heure - et ses poches, elles n'ont pas de fond. D'abord il va te demander de bosser cinq ans de plus pour obtenir la même somme dans ton porte-monnaie. Dans notre exemple, t'embauche à vingt ans, tu sors de la mine à soixante-cinq. Cool.

Qu'est-ce que cinq ans de plus à subir dans une vie d'homme et de femme ? 1/15è à 1/16è d'une vie statistique: vraiment pas grand-chose

Comme disait Einstein, le temps, c'est relatif.

Dis, t'en connais beaucoup des collègues qu'ont pu bosser quarante-cinq ans dans la même boîte ? t'en connais beaucoup des collègues qu'ont embauché chez Exploiteur & Co à vingt ans et qui y sont encore à soixante-cinq ans ? T'as pas remarqué que les uns après les autres on nous pré-retraite ou on nous licencie dès qu'on approche la cinquantaine ? Et après débrouille-toi avec les assedics et l'ANPE... t'as remarqué qu'à l'ANPE les trois-quarts des postes proposés ce sont des CDD ? t'as remarqué comme les agences d'intérim engraissent en ce moment ? Alors déjà que les quarante ans de boulot faut les trouver entre vingt et soixante ans, je te dis pas en trouver quarante-cinq entre vingt et cinquante ans à coups de contrats d'intérim et de durée très déterminée, ça relève de l'utopie!

Grosso modo, y' a plus de retraite assurée, même médiocre. Donc il va te falloir non seulement continuer à bosser comme toujours, mais en plus passer directement une partie de ton salaire dans une assurance privée pour tes vieux jours. Comme pour ta bagnole. T'as intérêt à être bien portant si tu ne veux pas payer trop cher ton assurance... et c'est comme ça que ton salaire va devenir du capital. Futé, non?

S'IL YA UN PROBLEME C'EST LE SYSTEME CAPITALISTE3

Régulièrement depuis au moins dix ans avec d'autant plus d'insistances revient le soi-disant problème des retraites souvent couplé avec le financement de la Sécurité Sociale. Chacun y va de son couplet à grand renfort de chiffres sur la démographie, la croissance, l'espérance de vie galopante, etc. Les rapports succèdent aux rapports, plus techniques et plus incompréhensibles les uns que les autres pour en laisser l'interprétation aux experts de tout poil (du permanent syndical au chercheur de l'INSERM).

Responsabilité syndicale et politicienne : Les dernières élections présidentielles ont donné de l'assurance à un président et à un gouvernement élu à 82% des suffrages. N'en déplaise aux farceurs de la gauche, de l'extrême gauche et des syndicalistes aux ordres, le plébiscite de Chirac sera déterminant sur la perception de sa légitimité politique.

La Bourse ou la vie : Le système de solidarité, dit de répartition, est le seul au monde à résister aux assauts de la spéculation. Mais quand la capitalisation apparaît, même à un faible pourcentage, c'est tout le système qui est mis à mal. L'exonération des charges sociales sur les cotisations à la PREFON ou sur l'épargne salariale permet surtout d'avantager financièrement l'encadrement dans la fonction publique et de ne pas augmenter les salaires dans le privé. Heureusement les effondrements de certains fonds de pension et la ruine de leurs "épargnants" ont donné un coup d'arrêt à la propagande politique et médiatique sur ce système qui change de nom mais pas de contenu.

Collaboration syndicale ordinaire : C'est par un communiqué laconique du 29/01/2002 que la CFDT, CFTC, CGC et CGT nous apprennent qu'ils vont prendre soin des salariés et gérer majoritairement l'épargne salariale dans des investissements qu'ils auront jugés "corrects ou éthiques". Le 08/01/2003 le Canard-Enchaîné nous apprend que les gestionnaires des ASSEDIC où figurent tous les syndicats représentatifs, viennent d'accepter que la cotisation de retraite des chômeurs soit multipliée par 2,5 ! Dans ce domaine il y a avait déjà l'ARPE que défendent tous les syndicats et qui permettait aux patrons de se débarrasser des salariés âgés en tirant des fonds des ASSEDIC. Etc. ...

La base et le sommet : L'exemple d'EDF-EDF est significatif à cet égard. Un accord concocté avec les syndicats dont la CGT a la majorité absolue dans ces entreprises, vient d'être rejeté par des travailleurs qui ont flairé le piège de l'adossement au régime général et refusé les "augmentations jugées nécessaires". Dans les autres entreprises publiques ou administrations c'est la même contradiction entre des syndicalistes de base, souvent sincères mais crédules, et des permanents jouant le double jeu, négociant en catimini des accords bidons.

Ni démagogie, ni défaitisme : Si certaines revendications pour l'égalité entre Public et Privé réapparaissent et nous réjouissent, il ne faudrait surtout pas tomber dans la démagogie. Les attaques sur le privé ont eu lieu en 1993 et n'ont pas donné de réactions notables. Pour revenir sur les décisions de l'époque, il faudra que les travailleurs du privé s'y mettent et ce n'est pas des déclarations d'intention qui pourront changer les données. Quant aux déclarations sur le maintien des régimes spéciaux pour les travaux pénibles, tous ceux qui se sont bagarrés pour qu'ils existent (hormis les secteurs répressifs où la fonction sociale de maintien de l'ordre a été déterminante) savent qu'ils ont été obtenus de hautes luttes et qu'ils ne seront maintenus ou étendus que par elles.

La croissance, une solution ? : Des chiffres sur le PNB (produit national brut), considéré ici et là comme la richesse nous interpelle sur le devenir du monde. En effet les promoteurs, malheureusement trop nombreux, oublient, quand cela les arrange, les dégâts irréversibles de cette solution miracle et ce que cachent les chiffres. L'exemple de l'accident de la route est le plus parlant puisqu'en faisant intervenir police, ambulance, dépanneur, garagiste, hôpital, médecin, pharmacien, assurance, justice, etc. ..., un trajet qui finit mal est censé enrichir la nation plus qu'une arrivée à bon port ! En comprendra aisément toute l'hypocrisie et l'absurdité qui règne dans ce domaine et que de réelles catastrophes pour l'humanité soient une aubaine pour le capitalisme.

Pourquoi accepterions-nous des sacrifices ? : Le système capitaliste est incapable de répondre aux aspirations les plus élémentaires comme la possibilité de vivre tranquille après des années de labeur. Il montre qu'il peut dépenser des sommes considérables pour l'armée, la guerre, la police, les politiciens, etc..., laisser mourir de froid, de faim ou d'ennui des milliards d'individus et de contaminer la planète entière pour assouvir ses besoins de profit. Il atteint maintenant ses limites en mettant l'humanité en péril. Il appartient donc aux hommes et aux femmes de relever le défi incontournable d'achever ce système inique et de réaliser leur émancipation.

NOS RETRAITES : ON SE BATTRA POUR LES SAUVER !.

Les salariés d'EDF-GDF ont voté massivement contre le projet de réforme de leurs retraites, portant ainsi le premier coup à l'état de grâce du gouvernement Chirac-Raffarin-Sarkozy. Les gaziers et électriciens ont dit d'abord "non !" au premier pas vers l'allongement de la durée de cotisations mais aussi "non !" à la privatisation prévue d'EDF-GDF, autre enjeu de taille du débat actuel.

Le gouvernement qui entendait faire de ce projet un "modèle de négociation" (traduisez passage en douceur) décide qu'il sera "mis en œuvre" car c'est un "bon accord" contre l'avis des travailleurs d'EDF-GDF. Il révèle ainsi sa vraie méthode en matière économique : appliquer par la force une politique au service des intérêts patronaux (Francis MER, ministre de l'économie est l'ancien responsable du MEDEF pour la métallurgie, et son président Emest Antoine SEILUERE, se dit "satisfait" du gouvernement). Les dirigeants sont prêts à user de la répression, quitte à envoyer CRS et gardes mobiles contre des salariés en grève (chauffeurs routiers en novembre dernier).

Etat et patronat sont sur la même longueur d'onde : il faut dégager de nouvelles sources de profits. Pour ce faire, il faut réformer vite en profitant de l'effet "21 avril".Des marchés juteux il y en a, encore faut-il savoir bien presser le citron.

Leurs intérêts ne sont pas les nôtres !

Les industries de l'énergie, des télécommunications et du transport sont bien évidemment en première ligne de mire (privatisation = profit à foison). Mais les cotisations retraite des travailleurs (très massivement dirigées pour le moment vers les régimes de retraites par répartition) représentent des sommes colossales qui feraient pâlir d'envie plus d'un Jean-Marie MESSIER, L'urgence est donc de convaincre l'ensemble des salariés du bien-fondé du régime de retraites par capitalisation.

Les dirigeants des sociétés de fonds de pension pourront ainsi investir des sommes phénoménales dans la spéculation boursière et réaliser de fantastiques plus-values financières. Ce système est inégalitaire puisque chacun met de l'argent de côté (sans aucune solidarité par répartition donc ceux qui n'ont pas les moyens de cotiser n'auront rien).

C'est aussi parfaitement absurde puisque de nombreuses compagnies de fonds de pension s'effondrent du fait de la concurrence et emportent dans leur chute les cotisations des salariés.

Pour le patronat un bon moyen de récupérer les sommes investies dans les retraites par répartition

Pourquoi les dirigeants et les chefs d'entreprise tiennent-ils tant que ça à nous faire cotiser à des fonds de pension ? Ils veulent tout simplement s'accaparer les sommes investies dans les retraites par répartition (qui elles ne leur rapportent rien) et ainsi s'arroger une part du gâteau toujours plus grande ! La part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est déjà passée de 68 en 1982 à 58 en 2002. Avec les fonds de pension la part du salaire s'amoindrira encore plus par rap-

port à celle du capital.

Avec cette logique pourquoi ne pas bénéficier plus longtemps encore du travail donc des cotisations des salariés ? Qu'à cela ne tienne, il faudra demain 46 voire 47 annuités (dixit Guillaume Sarkozy, l'homme en charge du dossier retraites pour le MEDEF). Mais comment justifier la nécessité du "travailler toujours plus" ? Il suffit d'affirmer partout qu'il n'y aura pas assez d'actifs cotisants pour les retraités à l'horizon 2040 (arguments et courbes démographiques à l'appui). Il n'y aurait plus qu'1,2 actif pour 1 retraité contre 2 act-ifs pour 1 retraité aujourd'hui. Or le problème n'est pas dans ce rapport démographique mais dans la somme de valeurs produites par les actifs. La hausse continue de la productivité a permis jusqu'ici de financer un coût des retraites toujours plus important (il a été multiplié par 10 en 40 ans !). Si la productivité ne faisait que se maintenir au taux moyen qu'elle connaît depuis 100 ans, 1,2 actif en 2040 produirait autant de valeur que 2,6 actifs en 2002 (il n'y a aujourd'hui que 2 actifs pour un retraité).

De la défense de nos acquis, passons à l'offensive pour reprendre la richesse que nous produisons !

 

Le patronat ne tire ses revenus qu'en s'appropriant la richesse produite par les salariés. Il est temps de réclamer au capital ce qu'il nous doit : la répartition égalitaire des richesses. Nous ne saurons défendre nos intérêts qu'en construisant l'unité entre les travailleurs du public et du privé, entre les précaires et les titulaires. Le patronat est à l'offensive et son appétit est grand ! Seule une grève reconductible et interprofessionnelle peut créer un réel rapport de force. La mobilisation sera d'autant plus forte si elle se base sur des AG locales.

Epargne salariale & retraite par répartition : la bourse ou la vie

Le gouvernement et le patronat annoncent la couleur. Raffarin rend visite au MEDEF à son Assemblée Générale du 14 Janvier pour une "surprenante réconciliation". On croirait rêver ! Il faudra donc compter sur le mépris adressé par Raffarin au refus des salariés d'EDF/GDF, consultés par référendum, sur un marché de dupe entre quelques avantages et un allongement de leurs durées de cotisations.L' "Etat démocratique", qui privilégie désormais la police et l'armée, est loin de garantir l'égalité ou la justice sociale.

Contre un rallongement des cotisations à 45 ans

Projet cher à Juppé (chef de l'UMP) en 1995, le rallongement de la durée de cotisation des régimes spéciaux des fonctionnaires (de 35,5 ans à 40 ans de cotisations) permettra demain au gouvernement et au patronat un alignement au régime général des retraites, pour un passage général des régimes de retraites de 40 à 45 ans de cotisations pour l'été 2003 (comme la dernière réforme Balladur décidée en plein mois d'Août 1993...)

Les retraites sont déjà inégalitaires. L'espérance moyenne de vie d'un ouvrier spécialisé après 60 ans est de 17,4 ans, pour un cadre de 24,4 ans. Porter la durée à 45 ans de cotisations reviendra à réduire la durée de vie en retraite (ou le montant de la pension si le salarié part à 60 ans) de 42% pour un Ouvrier Spécialisé et de 31 % pour un cadre. L'enjeu est énorme !

Juppé, lui, vient de faire valoir ses droits à la retraite d'inspecteur des finances à 57,5 ans au 1er Janvier 2003 (cumulant ainsi pension et indemnité de député et maire de Bordeaux) et a de beaux jours devant lui !

Lors du sommet de Barcelone en 2002, le Gouvernement Jospin, accompagné de Chirac, s'engageait déjà un recul de 5ans de l'âge de la cessation d'activité. L'Europe du capital est en marche !

La réforme Balladur de 1993 : le lent appauvrissement des retraités !

Adoptée en 1993, en plein mois d'Août, la réforme s'attaquait aux retraites du privé (pour pour mieux casser les fonctionnaires aujourd'hui !) pour un passage progressif de 37,5 à 40 ans de cotisation par la modification du calcul de la retraite (réduisant principalement les droits aux travailleurs précaires). La période de référence de calcul d'une retraite passait ainsi d'une période de référence de 10 aux 25 meilleures années. Le taux de remplacement du dernier salaire passerait donc de 84% en 2000 à 67% en 2040 !

En 1996, les retraites complémentaires ARRCO et AGIRC augmentait le prix d'achat du point de 3,5% et 4%, laissant les salariés avec un montant de retraite moins important pour une même cotisation. 2/3 des salariés du privé partent en pré-retraite !

Il n'y a pas de fonctionnaires privilégiés, il n'y a que des salariés de plus en plus spoliés !

Les fonds de pension de l'épargne salariale : une logique de servitude volontaire et d'isolement

L'objectif est toujours de soumettre la société aux normes capitalistes de la rentabilité et du profit. Et si Fillon, ministre des affaires sociales, déclarait le 28 Octobre, au lendemain de la faillite d'ENRON (7ème fonds de pension mondial lié au salariés américains), que " la situation montre que le système [des fonds de pensions] n'est pas le plus adéquat ", au début de cette année le discours gouvernemental a bien changé.

C'est à présent une démarche individuelle qui est proposée par l'Etat aux salarié(e)s pour les pousser à se maintenir au travail afin de conserver des retraites suffisantes.

Le patronat triomphe de ses représentants Le Baron Seillière, accompagné de son Dauphin Guillaume Sarkozy (si,si,hélas ! le frangin) chargé du Dossier patronal de Nos retraites, il réduit les salaires et les cotisations sociales et divise les salariés.

L'Epargne salariale (=fond de pension= retraite par capitalisation) est en effet hors de portée des bas salaires (8 % des smicards souscrivent à de l'Epargne salariale, contre 45 % chez ceux qui touchent 20000 F).Car les patrons ne sont pas philanthropes et ne vont pas sacrifier spontanément leurs profits pour céder à la fois de l'épargne et des salaires. La part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est déjà tombée de 67% en 1980 à 58% aujourd'hui, tandis que les inégalités se creusent toujours, quand ils profitent des envolées de la Bourse.

La "liberté de travailler plus longtemps" avancée habilement par Chirac pourrait bien se refermer sur les salariés-retraités. En captant l'épargne des salaires pour l'investir, via les sociétés d'assurances tenues par le patronat, dans l'économie boursière, l'épargne salariale favorise l'individualisme possessif et une classe de salariés-actionnaires schizophrènes, au dépend de la solidarité de classe (d'autres diront du lien social...) et de revendication collective sur les salaires.Favoriser l'Epargne salariale, bloquer les salaires (35h), et les cotisations (accord MEDEF-CFDT) c'est priver le régime par répartition des ressources prises sur les profits patronaux et ainsi le laisser dépérir au profit de l'assurance privée.

En cotisant aux fonds de pensions de l'épargne salariale, et en subordonnant du même coup les entreprises aux seuls critères de la rentabilité financière, les salarié(e)s sont invité(e)s à alimenter un mécanisme qui accroît leur propre exploitation, les risques de leur mise au chômage (et Ernest Antoine Sellière qui ne comprend pas "pourquoi la loi contre les licenciements n'est pas encore abrogée" !), sans pour autant garantir leurs futures retraites. Un comble !

La retraite par répartition, à améliorer encore !

Bien qu'encore inégalitaire (800 000 personnes au minimum vieillesse, principalement des femmes !), la retraite par répartition est issue des sommes prélevées sur les revenus des actifs pour les retraités, reposant sur une solidarité inter-générationnelle, intra ou inter catégorielle. Elle refuse d'abandonner nos retraites aux jeux aveugles et incontrôlables des marchés, qui plus est les plus spéculatifs d'entre eux (à qui sont destinés l'épargne salariale), les marchés financiers !

La CNT souhaite une uniformisation et une harmonisation par le haut des régimes afin d'en finir avec la multitude exagérée, corporatiste et inégalitaire des statuts. Anticapitaliste et autogestionnaire, la CNT lutte pour une redistribution des richesses au profit des travailleurs-ses au détriment du capital.

Durant les 40 dernières années, le coût des retraites a été multiplié par 10 sans que le système par répartition soit conduit à la faillite. On cherche à nous affoler, sur des prétextes socio-démographiques, sur un coût multiplier par 3 durant les 40 prochaines années ! De même, durant le siècle écoulé, la croissance de la productivité a été en moyenne de 2% ce qui laisse à penser que la productivité serait multiplié par 2,2 d'ici 2040. La situation n'est pas destinée à s'aggraver, mais à s'améliorer.

Les syndicats intégrés à la gestion du système capitaliste et étatique ne cherchent qu'à gagner des places aux tables de la cogestion et du paritarisme (pour gérer les fonds de pension aussi !) ou préparer les alternances politiques. Ils mobilisent de temps en temps, évitant les prises de conscience et la convergence des luttes d'un mouvement social autonome capable d'imposer ses intérêts propres contre ceux des patrons, de l'Etat, et des partis qui briguent le pouvoir.

Pour la CNT, il faut :

• Retraite à 55 ans pour tous et toutes ;

• Refus des retraites par capitalisation (épargne salariale et fonds de pension), de l'étatisation de la Sécu et de son financement par l'impôt (taxes et CSG) ;

• Création pour chacune des trois branches de la Sécu maladie, vieillesse, famille, de régimes universels afin qu'aucun individu ne soit exclu d'une couverture sociale ;

• Suppression des exonérations de cotisations sociales décidées par l'Etat constituant des effets d'aubaine pour le patronat (35h, zones franches);

• Basculement de l'assiette des cotisations sociales de la masse salariale vers la valeur ajoutée, c'est à dire la richesse créée dans l'entreprise par les travailleurs (travail + profits);

• Réduction massive du temps de travail sans réduction de salaire;

• L'autogestion des caisses par les assurés sociaux & travailleurs-ses (sans le patronat et l'Etat);

• La reconquête et la généralisation des services publics socialement utiles : école, santé et soins pour tous, transports collectifs gratuits, accès à tous à la communication, à la culture...

GREVE GENERALE UNITAIRE

REMISES EN CAUSE DU DROIT À LA RETRAITE : PATRONAT ET GOUVERNEMENT VEULENT LA GUERRE

PREPARONS LA GREVE !4

Le gouvernement et le MEDEF veulent "ouvrir le dossier des retraites". Depuis des mois voire des années déjà on nous prépare à une remise en cause de notre droit à la retraite par une propagande médiatique constante, véritable bourrage de crâne, sur le "problème démographique" qui ne permettrait plus de "financer les retraites". Comme si le problème des retraites était démographique et non pas économique !

La question est celle de la répartition des richesses

En 1945, lorsque le système des retraites par répartition a été instauré, le pays était ruiné par les années de guerre et d'occupation nazie.

Aujourd'hui, la France n'a jamais été aussi riche : la bourse augmente chaque jour, patronat et actionnaires annoncent des taux de profit toujours plus haut, et on ne pourrait plus assurer une retraite pour tous les travailleurs ? Quand on pense qu'en 2001 Jean- Marie Messier a empoché 36,26 millions d'euros (soit un RMI toutes les 34 secondes), le PDG de l'Oréal 21,26 millions d'euros (un RMI toutes les 58 secondes) ou le PDG d'Aventis 21,26 millions d'euros (un RMI toutes les 71 secondes), on se rend compte que les vrais privilégiés ne sont pas les ouvriers d'EDF-GDF ou de la SNCF.

Notons au passage que si patrons, politiciens et médias à leur service nous bassinent avec "l'argent qui manque" lorsqu'il est question de nos acquis sociaux, le fric ne manque pas quand les ministres s'accordent une augmentation de salaire de 70%, lorsque le budget de la défense est augmenté, ou pour envoyer des troupes guerroyer en Côte d'Ivoire ou demain en Irak. Le fric pour assurer une retraite décente pour tous les salariés existe ! Il faut prendre l'argent où il est ! Il faut taxer les profits !

Ce que nous prépare le gouvernement et le MEDEF nous ne le savons que trop bien : une augmentation de la durée de cotisation pour tous les salariés, du public comme du privé. Raffarin a pu ainsi se faire applaudir au congrès du MEDEF en affirmant que la retraite à 60 ans avait fait son temps. Il est toujours agréable de voir des gens qui n'ont jamais bosser de leur vie s'unir pour nous faire travailler plus ! L'augmentation de l'âge de la retraite est, de toute façon, une aberration : pour les patrons, à 50 voire 40 ans, un salarié est déjà trop usé pour être "rentable" ! Et ce qu'il oublie de dire c'est que si le nombre d'actifs qui cotisent pour la retraite baisse, c'est essentiellement à cause du chômage de masse. Or, en forçant les salariés à travailler plus longtemps, on fait, en toute logique, augmenter le chômage. Ce qu'ils ne disent pas non plus c'est que la politique de baisse des salaires réduit, elle aussi, les cotisations pour la retraite ! Tout est lié ! Refuser les licenciements et les suppressions d'emplois, dans le public comme dans le privé, augmenter les salaires, obliger les patrons à embaucher, transformer les emplois précaires en emplois stables, c'est aussi remplir les caisses de retraite !

Ce que veut le patronat, c'est permettre la généralisation de la retraite par capitalisation. Finit la retraite garantie à chaque travailleur après une vie de labeur, chacun verse, selon ses moyens, de l'argent à société de fonds de pension, qui, elle, jouera cet argent en bourse. Cela signifie déjà que les travailleurs les plus mal-payés auront bien du mal à mettre un peu d'argent de côté. Cela signifie aussi qu'aucun salarié ne sera sur d'avoir une retraite ! Une dévaluation, une crise économique, ou même une simple faillite de l'organisme qui gère les fonds de pension, et c'est notre retraite qui part en fumée ! Pour les capitalistes, bien sûr, c'est tout bénef : ils joueront notre argent en bourse, empocheront les bénéfices s'ils en gagnent, et s'ils perdent, pas de soucis, ce ne sont que nos retraites. Ne laissons pas nos retraites entre les mains d'aventuriers de la bourse ! Nos retraites n'ont pas à être jouées au casino ! Il faut refuser catégoriquement les "fonds de pension" et autres "retraites par capitalisation" !

Sur la question des retraites, comme pour nos autres conquêtes sociales, nous n'aurons que ce que nous prendrons ! Depuis des années, nous subissons régressions sociales sur plans d'austérité, licenciements et suppressions d'emplois, tandis qu'une poignée de privilégiés ne cessent de s'enrichir. On voit bien que contrairement à ce qu'on cherche à nous faire croire, le patronat n'est pas un "partenaire social" avec qui il faudrait négocier, mais un ennemi de classe qu'il faut combattre. C'est grâce à la lutte, et non pas dans des négociations de salon, que nous avons obtenu le droit à la retraite, les libertés syndicales, les congés payés et autres avancées sociales. De la même façon, ce n'est que par la lutte, que nous pourrons conserver nos retraites. Dans la rue le premier février, nous devons nous préparer à une riposte à la hauteur des menaces qui planent sur notre avenir. Travailleurs du public ou du privé, chômeurs et retraités, ne nous laissons pas diviser ! Un recul pour une catégorie de salariés prépare forcément un recul pour tous les travailleurs ! Nous pouvons imposer la prise en compte de nos intérêts au patronat et au gouvernement : travailleurs salariés, nous sommes la plus grande force sociale, puisque nous faisons tout tourner. Alors, tous ensemble, dans nos entreprises ou établissements, nos ateliers, services, bureaux, magasins ou chantiers, préparons nous à riposter ! Nous ne pouvons faire confiance aux dirigeants des syndicats dits "représentatifs", ils nous l'ont encore démontré ces derniers mois : en signant un "accord" salarial au rabais pour briser la grève des routiers, en approuvant le plan patronal pour l'UNEDIC (les salariés cotisent plus, les chômeurs touchent moins) en décembre, ou en soutenant le projet d'accord gouvernemental visant à liquider le régime spécial des retraites pour les ouvriers d'EDF-GDF.

- Contre toute remise en cause des régimes spéciaux de retraite et de la retraite par répartition.

 Pour les 37,5 annuités de cotisation pour tous les salariés, du public comme du privé.

L'heure est grave, l'heure est à la Grève générale !

RETRAITES : LE PATRONAT DÉCLARE LA GUERRE...5

Retraites : Le patronat déclare la guerre...

Le patronat cherche à s'en prendre à nos retraites. Sa revendication lors des discussions à la CNAV (Caisse Nationale d'Allocations Vieillesse) est de faire passer à 45 annuités le temps de cotisation pour avoir le droit à une retraite complète. 45 ans de cotisation, c'est avoir le droit à la retraite à 65 ans si on entre sur le marché du travail à 20 ans. Et avec le chômage et l'allongement de la durée des études, il ne sera pas exceptionnel de n'avoir le droit à la retraite qu'à 70 ans voire plus... autant dire que l'on n'aura plus le droit à la retraite !

Et pourtant, dans les entreprises, les patrons et les administrations cherchent à se débarrasser des travailleurs les plus âgés, jugés "improductifs" ou "plus assez productifs". Le patronat cherche à imposer la retraite à 65 voire 70 ans, alors qu'aujourd'hui, à 50 voire 45 ans on est déjà, si on a été licencié, quasiment exclu du monde du travail.

Ce que le patronat voudrait en fait réussir à faire passer ce sont les fameuses retraites par capitalisation. Le principe ce ne serait plus une retraite garantie à tous les salariés, mais une assurance, du même type que l'assurance auto. Chacun, selon ses moyens, cotise vers une banque ou une compagnie d'assurance, et espère ainsi pouvoir avoir un jour une retraite.

Pour les banquiers et les financiers c'est une bonne affaire ! Tout cet argent pourra être joué en bourse, servir à de juteuses spéculations et engraisser ainsi encore et toujours ceux qui déjà s'enrichissent.

Pour les salariés par contre, ces retraites par capitalisation ou "fonds de pension" seraient une catastrophe :

 pour les plus bas salaires d'abord, pour ceux qui, n'arrivant pas à joindre les deux bouts aujourd'hui, ne pourront pas mettre de l'argent de côté pour les retraites.

 c'est la fin d'un droit reconnu à tous les travailleurs, celui de pouvoir, après une vie de labeur, se reposer enfin.

 c'est une retraite devenue hypothétique. Qui peut nous assurer que les banques et les compagnies d'assurance où l'on nous demandera d'épargner pour nos retraites ne feront pas un jour faillite ?

Depuis des années et des années, les politiciens, les médias et le patronat ne cessent de nous dire qu'il n'y aurait plus d'argent pour les retraites, pour la Sécu, pour augmenter les salaires, etc... Et pourtant, la France est un pays de plus en plus riche. En 1945, on a été capable de mettre en place l'actuel système de retraite, alors que le pays était ravagé par la guerre et l'occupation nazie. Aujourd'hui, alors que la bourse atteint des sommets, que les profits augmentent, que les riches sont plus riches que jamais, il serait impossible d'assurer une retraite pour chaque travailleur ? Mais pour des retraites garanties à chaque salarié, comme pour de meilleures conditions de vie en général, il faut prendre l'argent où il est : sur les profits ! Et nous pourrons alors, non seulement garantir le droit à la retraite, mais aussi obtenir le retour au 37,5 annuités de cotisation, et la retraite à 55 ans !

Le patronat vient d'annoncer que si ses revendications n'étaient pas acceptées, il se retirerait des organismes de retraite. Face à une telle provocation, il est nécessaire d'organiser une riposte à la hauteur de la situation !

...préparons la grève !


1 Piqué sur : http://cntait89.free.fr/actualites/040601retraites.htm.

2 Syndicat interco Marseille.

3 Amiens le 27/01/2003. Piqué sur : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=573. Pour tout contact et recevoir sans engagement notre journal Le Combat Syndicaliste, écrire à : C.N.T-A.I.T c/o C.T.C. 151 rue Dejean. 80060 Amiens cédex 09 ou envoyer un mail à contact@cnt-ait.info

4 Mercredi 5 février 2003. Piqué sur : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=574. Confédération Nationale du Travail Syndicat Intercorporatif de Besançon Adresse mail : cnt25@no-log.org

5 Lundi 14 janvier 2002.Piqué sur : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=221. CNT, c/o CESL, BP 121, 25014 Besançon Cedex