La révolution mexicaine 1910 / 1920

B. Cano Ruiz

Traduit de " Tierra y Libertad " Novembre 1973

Antécédents

Le processus de là révolution mexicaine présente des caractéristiques idéologiques difficiles à classer et très complexes, comme on peut le supposer d'un peuple sortant d'une longue période de colonialisme esclavagiste et qui a reçu l'impact des nouvelles idées d'émancipation et de justice projetées depuis l'Europe et reflétées ici par ses penseurs et sociologues les plus clairvoyants. Vers le milieu du XIXème. siècle, les idées de Fourrier et Proudhon trouvèrent écho chez des personnes comme Ignacio Ramirez et Melchor Ocampo (ce dernier en vint à traduire quelques oeuvres de Proudhon), qui s'efforçaient de faire connaître ces idées au peuple pour ce qu'elles signifiaient d'espérance et de moyens vers la conquête de son émancipation intégrale. A l'opposé, le régime politique dans lequel le Mexique vivait, était pratiquement dictatorial, surtout depuis la mort de Benito Juàrez, survenue en 1872, époque à laquelle la présidence de la République est occupée par Sebastiàn Lerdo de Tefada, élu pour la période 1873-1876, à la fin de laquelle il sera réélu. En 1884, le général Porfirio Diaz conquiert la présidence de la République pour la seconde fois et ne la quittera pas avant 1911, date à laquelle la Révolution le met en déroute. Ce gouvernement qui dura 30 ans vit se dérouler sept élections : 1877-1880 (de 1880 à 1884, le général Manuel Gonzàlez assuma la présidence), 1884-1888, 1888-1892, 1892-1896, 18961900, 1900-1904, 1904-1910, et en 1910, on le déclara élu pour la période 1910-1916. Durant ces trente ans, le gouvernement de Porfirio Diaz s'employa à " pacifier " la république en employant une poigne de fer contre le petit peuple, en aidant au développement matériel dans le but de fortifier les grands propriétaires et le clergé, et finalement. les grands capitalistes qui entreprenaient la formation d'une industrie débutante.

La révolution

En pleine domination porfiriste, le 7 août 1900, paraît le journal " Regeneration " fondé par R. Florès Magôn, dans lequel on combat la dictature porfiriste et propage des idées très proches des conceptions anarchistes et révolutionnaires. Le 30 du même mois, un groupe de libéraux, dirigés par l'ingénieur Camilo Arriaga, lance un manifeste pressant le peuple mexicain à former le Mouvement Libéral mexicain et dès lors, avec l'apparition des frères Flores Magôn (parmi lesquels se distinguait Ricardo), de Pràxedes Guerrero, Librado Rivera, et d'une pléiade de lutteurs, anarchistes, la lutte contre la dictature porfiriste ne connut plus de trêves ; les publications, les manifestes, les emprisonnements et les faits sanglants se succédèrent, tel le massacre de Cananea, où les sbires des compagnies minières de la région mirent à mort plus de cent travailleurs, ceux de Rio Blanco et de Veracruz qui suscitèrent une haine croissante contre la tyrannie et un sentiment révolutionnaire chaque fois plus intense, qui allait en s'étendant dans tout le pays. Parallèlement à ce mouvement révolutionnaire,surgit un mouvement politique anti-porfiriste, dominé par Francisco I. Madoro, qui, en 1908, publia un livre contre la réélection.

Le 4 octobre 1910, Porfirio Diaz est réélu président pour la période de 1910 à 1916. Madero lance le plan de San-Luis (en date du 5 octobre) déclarant nulles... ces élections et proclamant la non-réélection comme loi suprême, en même temps qu'un appel aux armes, fixant au 20 novembre un soulèvement général. A cette date éclate la révolution à Puebla et à Chihuahua. En Basse-Californie, Ricardo Flores Magôn se soulève et s'empare provisoirement de Mexicali. Six mois après le soulèvement du 20 novembre Porfirio Diaz est vaincu.

On signe le 21 mai .1911 l'accord de Ciudad Juarez et le vieux dictateur, maître absolu du Mexique durant trente ans, part pour l'Europe. Madero entre à Mexico le 7 juin. Il est élu président en octobre et prend possession de ses fonctions le 6 novembre. En. moins d'un an, la rébellion servit de tremplin à Madero pour s'élever jusqu'à la présidence. Madero, qui n'était pas un vrai révolutionnaire, mais un bourgeois libéral assez modéré et propriétaire terrien, s'engagea dans la tâche impossible de détruire la tradition gouvernementale porfiriste viciée, avec les éléments mêmes qui la composaient et qui en avaient: profité. Et en réalité, même s'il avait appelé 'à son cabinet des ministres plus radicaux que ceux qu'il avait choisis, la situation n'aurait pas été substantiellement modifiée, car les nécessités étaient beaucoup plus profondes. Madero n'ébaucha même pas les profonds changements que l'on espérait d'une révolution tant désirée et aux racines si radicales. Les révolutionnaires qui exigeaient l'accomplissement des demandes de la révolution pour ce qui était des véritables transformations sociales, finirent par prendre les armes.

C'est ainsi que le fit Emiliano Zapata dans le sud de la République et le 28 novembre 1911, il expédia le plan d'Ayala. De même, Pascual Orozco, dans le nord, lança le 25 mars 1912 le plan de Chihuahua. Zapata, avec le drapeau " Terre et Liberté ", et en relations avec le mouvement Magoniste (relations niées par quelques historiens), représentait le désir de la Terre exprimé par les dépossédés tout au long de l'histoire mexicaine. Par héritage ancestral, sa famille était dépositaire des désirs revendicatifs des communautés indigènes de sa région et jouissait de l'adhésion quasi religieuse des multitudes paysannes du sud. Les réactionnaires se levèrent aussi contre Madero, et le général Bernardo Reyes se joignit à la révolte avec quelques éléments, confiant dans le fait que les partisans qu'il eut en d'autres temps le suivraient. Mais il échoua et se livra à Linares (Nuevo Leôn), le 25 décembre 1911 et fut emmené à la capitale pour être enfermé dans la prison militaire de Santiago Tlaltelolco. De même, Félix Diaz, neveu du dictateur Porfirio Diaz, se souleva à Veracruz, le 16 octobre 1912, et au bout d'une semaine tomba au pouvoir du général Beltràn et fut transporté à la prison de Santiago Tlaltelolco. Pendant ce temps, en plein développement de la révolution, les éléments avancés des forces ouvrières de la capitale fondèrent, le là juillet 1912, la Maison de l'Ouvrier Mondial, où se formèrent les célèbres bataillons rouges dans lesquels intervinrent quelques éléments anarchistes. Mais ni la Maison de l'Ouvrier Mondial, ni les bataillons rouges ne purent donner à la révolution une orientation proprement socialiste ou anarchiste.

La décade tragique

Après quinze mois de gouvernement madériste, les divers mouvements armés qui prétendaient radicaliser la révolution, et l'opposition constante des forces réactionnaires créèrent un climat propre à un soulèvement dans la ville même de Mexico. Le dimanche 9 février 1913, à l'aube, les forces d'artillerie de Tacubaya et les jeunes militaires de l'Ecole des Aspirants de Tiaipan arrivèrent à la ville et ouvrirent les portes de la prison de Santiago Tlaltelolco aux généraux Bernardo Reyes et Félix Diaz qui, accompagnés de Manuel Mondragôn, se dirigèrent vers le palais national, en pensant qu'il était déjà entre les mains des forces insurrectionnelles. Mais le général Lauro Villar, qui avait réussi à maintenir le palais en son pouvoir, reçut avec une décharge les insurgés qui avançaient sûrs et confiants sur la place de la Constitution. Le général Bernardo Reyes fut tué et ses alliés Félix Diaz et Manuel Mondragôn fuirent et se réfugièrent dans la citadelle.

Alors commença la Décade tragique, épisode qui opposa durant 10 jours les forces du gouvernement qui avaient comme centre d'opérations le Palais national et les forces réactionnaires qui s'étaient retranchées dans la citadelle. Le président Madero surveilla personnellement les opérations pour étouffer la rébellion et donna le commandement des troupes au général Victoriano Huerta qui avait déjà vaincu, le rebelle Pascual Orozco à la bataille historique de Bachimba. Mais Huerta trahissait le gouvernement et. une. semaine après, le 21 février, il faisait prisonnier le président Madero et le vice-président Pino Suàrez qui, le jour suivant, sous prétexte qu'ils essayaient de fuir pendant leur transfert en prison, furent assassinés.

Emiliano Zapata

La révolte renaît

Après avoir assassiné Madero, le général Huerta s'empara de la présidence pour rétablir la vieille politique, implantant, une dictature de type porfiriste. Mais les assassinats de Madero et de Pino Suàrez indignèrent et émurent le pays. Le 8 mai 1913, Ignacio L. Pasqueira, gouverneur de l'Etat de Sonora, renie Huerta, et nomme le général Alvaro Obregôn, qui avait déjà; combattu contre Pascual Orozco, chef de la section de guerre. Au même moment, Venustiano Carranza, ancien gouverneur de l'état de Coahuila, lance le 26 mars son plan de Guadalupe, en reniant aussi Huerta et en appelant le pays à prendre les armes, en même temps qu'il déclarait assumer la charge de premier chef de l'armée constitutionnaliste.

Alors commence une lutte féroce entre l'aimée fédérale au service de Huerta et les divers contingents révolutionnaires, formés de la façon la plus bigarrée et la plus hétérogène. Voyant sa déroute imminente, Victoriano Huerta abdiquait le 15 juillet 1914 et quittait le pays. Durant cet inter-règne intervient le gouvernement des U. S. A., tout d'abord par l'intermédiaire de son ambassadeur à Mexico, Henry Lane, et ensuite, par désir express de Woodrow Wilson, récemment nommé président des U. S. A. Henry Lane, ami personnel de Porfirio Dlaz, qu'il connut dans la splendeur des fêtes du centenaire de l'indépendance était ennemi de la révolution et durant la Décade tragique, il fit tout. ce qui était en son pouvoir pour le triomphe de la cause de la réaction.

Woodrow Wilson voyait avec plus de sympathie le mouvement révolutionnaire et se déclara ennemi de Huerta. Il intervint alors dans la lutte en 'ordonnant l'occupation du port de Veracruz par les forces de la marine de guerre nord-américaine, dans le but d'empêcher que Huerta ne reçoive un chargement d'armes que lui apportait le bateau à vapeur allemand Ipiranga. Mais la réaction du peuple mexicain fut de refuser cette occupation et les forces nord-américaines rencontrèrent une résistance et entamèrent une lutte dans laquelle moururent quelques militaires et civils qui opposèrent une vaillante résistance à une occupation qui, finalement, eut lieu.Les groupes révolutionnaires qui se multipliaient dans tout le pays, eurent trois principaux pôles d'attraction : Emiliano Zapata, Francisco Villa, et Venustiano Carranza.

Emiliano Zapata représentait les désirs de revendication agraire, généreux et qu'on ne pouvait facilement émouvoir, guidé par des idéaux un peu confus, mais avec de vigoureux principes libertaires et justicialistes, il se concentra dans la zone de l'Etat de Morelos, rendant propice de tous côtés la répartition de la terre aux paysans. Francisco Villa, guerillero audacieux et téméraire, sans pitié et presque toujours brutal, qui mit une note d'agressivité et d'enthousiasme dans la lutte contre Huerta, ne faisait pas reposer son action sur dés idéaux concrets et définis de justice sociale, mais la projetait principalement vers la vengeance contre les puissants qui maintenaient le peuple mexicain dans la misère et l'ignorance. Dans l'action de Villa, pleine de génie et de valeur, il manquait le désir qui s'ébauchait dans la lutte de Zapata. Venustiano Carranza, premier chef de l'armée constitutionnelle, homme énergique, put compter sur des collaborateurs capables pour planifier et établir un gouvernement. Avec quelques variantes, c'était le continuateur des idéaux démocratiques, libéraux et bourgeois de Madero. Quand, le 14 juillet 1914, Huerta renonçait et quittait le pays, la révolution avait triomphé pour la seconde fois. Il ne restait qu'à consolider ce triomphe cimenté par le sang. Le manque d'idéaux à véritable contenu social et l'influence ancestrale de la politique de soumission au chef requerrait impérieusement une dictature pour stabiliser la révolution. Lequel des trois chefs révolutionnaires assumerait cette dictature ?

Ricardo et Enrique Florès Magon

Les luttes internes de la révolution

Même si la Convention convoquée par Carranza ne fut suivie d'aucun résultat positif, l'idée d'une convention prévalut et celle-ci fut à nouveau remise, mais cette fois-ci à Aguascalientes, dans la région contrôlée par Francisco Villa. Carranza craignant un mauvais tour de la part de Villa ne voulut pas y assister et la Convention résolut les problèmes du mieux qu'elle put, même si les problèmes restèrent sans résultat.

La Convention suspendit Carranza comme chef de l'exécutif, nommant à cette charge le général Eulalio Gutiérrez. Elle destitua Pancho Villa de sa fonction de chef de la fameuse division du nord, l'armée avec laquelle il réalisa ses exploits légendaires. Mais ces mesures ne menèrent à rien, et les deux Conventions qui continuèrent à fonctionner durant quelques mois réussirent seulement à prouver que la rivalité entre les trois chefs ne pourrait se régler que par la voix des armes.

En décembre 1914, le gouvernement de la Convention que coiffe Eulalio Gutiérrez arrive dans la ville de Mexico, et en janvier 1915, commencent les Campagnes de l'armée constitutionnaliste de Venustiano carranza pour récupérer le terrain perdu. La lutte reprend et les groupes révolutionnaires qui s'étaient dispersés dans tout le pays durant le bref laps de temps que dura la paix se trouvèrent dans l'alternative de s'unir avec Villa ou Carranza (les armées de Zapata, unies par un idéal plus défini, continuèrent toujours à soutenir le romantique général Suriano).

En juillet 1915, les forces carrancistes occupèrent Aguascalientes, San Luis Potosi, Zacatecas et Querétaro ; le 2 août, elles s'emparèrent de la ville de Mexico et en septembre de Saltitto et de Torreôn. En octobre, Carranza transporte son gouvernement de Veracruz à Mexico, et le 19 du même mois, Woodrow Wilson, après avoir pris le pouls de la situation mexicaine par l'intermédiaire de ses agents personnels, reconnut le gouvernement de Carranza comme gouvernement de fait. Les principaux pays d'Amérique du Sud en firent autant au même moment.

Pour mettre fin à la lutte, les U.S.A, décrétèrent l'embargo sur les armes à destination du Mexique avec toutefois une exception pour celles destinées au gouvernement reconnu. Dans ces conditions, la situation de Villa empira de semaine en semaine.

En octobre, il perd le port de Guaymas, en novembre, il est repoussé à Agua Prieta et à Hermosillo et battu à San Jacinto (province de Sonora). En janvier 1916, désespéré et sans possibilité de triompher, Villa est une bête sauvage, cernée et enragée. Il accuse, non sans raisons, les U. S. A. d'avoir contribué en grande partie à cette situation désastreuse, il veut se venger et en janvier 1916, il arrête un train dans la gare de Santa Isabel (Chihuahua) et fusille quinze nord-américains qui s'y trouvent ; le 8 mars suivant, il entre dans la ville de Colombus aux U. S. A. (dans l'Etat du Nouveau-Mexique), tue quatorze nord-américains et incendie entièrement deux pâtés de maisons. Comme on peut le supposer l'indignation aux U. S. A. fut énorme.

Bon nombre demandèrent l'invasion immédiate du Mexique, mais Wilson trouva le moyen de satisfaire en partie ces demandes en envoyant une expédition punitive qui, on doit le reconnaître, n'exerça pas de représailles contre le Mexique, mais se consacra uniquement à poursuivre Villa, qu'elle ne put d'ailleurs pas trouver.

En avril 1919, les forces de Carranza assassinèrent Emiliano Zapata, en se servant d'un traître rusé. Les forces que dirigeait la victime se trouvèrent désorientées et se soumirent passivement au développement postérieur de la révolution. Mais on trouvait toujours, ayant pris les armes : Villa, Pelàez, Félix Diaz et Almazàn et un climat de haine et de mécontentement imprégnait tout le pays.

La véritable phase sociale et revendicative qui avait pu se manifester dans la révolution était terminée et la lutte se polarisa dans des personnes et des problèmes exclusivement politiques. A l'approche des élections présidentielles pour la période 1920-1924, Carranza appuya Ignacio Bonillas, ambassadeur du Mexique à Washington, à la place d'Alvaro Obregôn qui, en juin 1919, accepta depuis Sonora sa candidature. Carranza envoyait alors des troupes à Sonora, foyer de l'obregonisme et Obregôn, qui avait vaincu Villa au profit de Carranza, renia ce dernier et se découvrit en envoyant son plan de Agua Prieta. Obregôn nomme Plutarco Elias Calles chef de ses troupes et celles-ci envahissent Sinaloa et occupent Culiacàn.

La rébellion se propage rapidement et les Etats de Guerrero, Michoacàn, Zacatecas et Tabasco s'y rallient. Le 7 mai, Carranza et ses ministres abandonnent la ville de Mexico dans laquelle, deux jours après, entrera Obregôn. Sur la route de Veracruz, la suite de Carranza est surprise. Celui-ci est assassiné à Tlaxcalaltongo le 21 mai 1920. Adolfo de la Huerta est nommé président provisoire et aux élections du 5 septembre Obregôn est élu président pour ta période 1920-1924.

La révolution mexicaine fut le premier grand événement révolutionnaire de ce siècle et son, impact eut des répercussions sur la conscience du monde occidental, où les idéaux du socialisme avaient puissamment germé à travers les semailles d'idées et l'arrosage de sang si prodigue durant les trente années qui précédèrent cette révolution, dans laquelle " Terre et Liberté " fut la devise de ses contingents les plus sains et les plus forts.

groupe de Zapatistes

A lire : Ricardo Florès Magon (Revue Itinéraire)

Ricardo Flores Magon

(1874-1922)

Le lundi 1er juillet 2002.

Le 7 août 1900, Ricardo Flores Magon fonde le périodique Regeneracion qui deviendra l'organe du Parti libéral mexicain. Ses activités contre le régime de Porfirio Diaz lui valent de nombreuses arrestations. En janvier 1904, il se réfugie au Texas avec ses frères et quelques libéraux. Imprimés en Amérique du Nord, Regeneracion circule sous le manteau au Mexique.

Après une tentative d'assassinat commandité par Porfirio Diaz, il s'installe dans le Missouri et constitue avec ses frères et des camarades exilés, le 27 septembre 1905, la Junte organisationnelle du Parti libéral mexicain, qui préconise la création de groupes armés. À St louis (États Unis, les libéraux, déjà radicalisés par la répression, font connaissance avec les idées anarchistes (principalement celles de Kropotokine). Ricardo Flores Magon aurait même assisté à une conférence de l'anarchiste Emma Goldman.

Le 1er juillet 1906, un programme- manifeste est tiré à 500 000 exemplaires et diffusé clandestinement à travers tout le Mexique.

Essentiellement social, il sert de plate-forme à un grand nombre de cercles ouvriers qui participent aux grèves de 1906-1909 marquant le début de la révolution mexicaine. Dans les mines de cuivre à Canamea et les usines à Rio Blanco, les grèves seront particulièrement importantes et la répression sanglante. Le programme du parti libéral mexicain exige, entre autres choses : l'abolition de la peine de mort, la journée de huit heures, le salaire minimum, l'interdiction d'employer des enfants de moins de 14 ans, la suppression du service militaire obligatoire et des tribunaux militaires, etc.

De 1906 à 1909, les libéraux magonistes sont à l'origine de presque toutes les insurrections armées sur le territoire mexicain. Malgré les souscriptions de Regeneracion et l'aide de ses partisans, les guérillas échouent faute d'armes et de munitions.

Grâce à la complicité des autorités nord- américaines Porfirio Diaz fait emprisonner Ricardo Flores Magon et plusieurs autres militants à Los Angeles. Ils sont libérés grâce à la solidarité des anarchistes et des socialistes nord-américains.

En 1908, Ricardo Flores Magon se présente ouvertement comme communiste-anarchiste, ce qui entraîne une rupture avec certains libéraux qui vont rejoindre le candidat Franscisco I. Madero opposé à la réélection de Porfirio Diaz.

Le 25 juin 1908, les magonistes organisent une révolte armée, il y a des soulèvements à Las Vascas, à Visca (Coahuila), à Valladolid (Yucatan) et à Palomas (Chihuahua). Le gouvernement étouffe ces tentatives insurrectionnelles et opère de nombreuses arrestations.

Le 29 janvier 1911, les magonistes prennent Mexicali et tentent d'envahir la Basse-Californie afin d'y établir une base d'appui et de ravitaillement pour les groupes armés de l'intérieur du Mexique. Durant cinq mois, le mouvement montre son caractère profondément libertaire, par l'action directe et la création de formes d'organisations sociales préfigurant une société anarchiste (abolition de la propriété individuelle, formation de groupes autonomes de producteurs libres, etc.).

Mais les forces magonistes, composées aux trois quarts de militants internationalistes radicaux (principalement ceux du syndicat révolutionnaire nord américain IWW), se heurtent aux préjugés nationalistes. Par ailleurs, le gouvernement nord américain empêche les sympathisants américains de répondre à l'appel international lancé par les magonistes. Le mouvement s'écroule en juin quand nombre de libéraux modérés rejoignent Madero, qui vient de prendre le pouvoir.

Cette rupture définitive se produit alors que les magonistes pouvaient encore espérer prendre Tijuana.

Anarchism's greatest hits No 6

Ricardo Magon

Alan MacSimóin

INSIDE MODERN MEXICO the name of Ricardo Flores Magon is well known, and is regarded in a somewhat similar way to that of James Connolly in Ireland. But outside Mexico few have heard of him. Born to a poor family in 1873, he became a journalist on the opposition paper 'El Demócrata' after finishing school. In 1900, along with his brother Jesús, he founded "Regeneración', a radical paper opposed to the dictatorship of Porfirio Diaz.

After release from a second prison sentence arising from his campaigning journalism, he moved across the border to the USA. Despite continual persecution and imprisonment by the U.S. authorities, at the instigation of the Mexican dictatorship - who had put a price of $20,000 on his head after he wouldn't be bought off with the offer of a place in the government - he would not be silenced.

In 1905 Magon founded the Mexican Liberal Party, a reformist organisation opposed to the excesses of the regime, which organised two unsuccessful uprisings against Diaz in 1906 and 1908. During his early years of exile he became acquainted with the legendary anarchist Emma Goldman, and it was partly through her that he moved from reformism to become an anarchist.

With the outbreak of the revolution of 1910, the revolution that he and the PLM more than any other group or person, had paved the way for, Magon devoted the rest of his life to the anarchist cause. Through the influence of his ideas large areas of land were expropriated by the peasants and worked in common by them under the banner of 'Land and Liberty', the motto of the PLM. This motto was later adopted by Emiliano Zapata, whose legacy inspires the EZLN rebels of Southern Mexico today.

As the revolution began on November 20th 1910, Magon summed up the aims of PLM "The Liberal Party works for the welfare of the poor classes of the Mexican people. It does not impose a candidate (in the presidential election), because it will be up to the will of the people to settle the question. Does the people want a master? Well let them elect one. All the Liberal Party desires is to effect a change in the mind of the toiling people so that every man and woman should know that no one has the right to exploit anybody."

A fortnight later he explained the difference between the PLM and other opposition movements: "Governments have to protect the right of property above all other rights. Do not expect then, that Madero will attack the right of property in favour of the working class. Open your eyes. Remember a phrase, simple and true and as truth indestructible, the emancipation of the workers must be the work of the workers themselves".

By January PLM forces were fighting in six of Mexico's states. Major towns, as well as rural areas, were liberated by the anarchists. In March a peasant army led by Zapata, and influenced by the Magonistas of the PLM, rose up in Morelos. By now the nationalist opposition of Madero had turned some of its guns away from the troops of Diaz and begun to attack the anarchists of the PLM.

In April the PLM issued a manifesto to "the members of the party, to the anarchists of the world and the workers in general". Vast quantities were produced in Spanish and English to explain their attitude to the revolution. "The Mexican Liberal Party is not fighting to destroy the dictator Porfirio Diaz in order to put in his place a new tyrant. The PLM is taking part in the actual insurrection with the deliberate and firm purpose of expropriating the land and the means of production and handing them over to the people, that is, each and every one of the inhabitants of Mexico without distinction of sex. This act we consider essential to open the gates for the effective emancipation of the Mexican people."

In massively illiterate Mexico, where many villages had only a handful of people able to read, the circulation of "Regeneración" had reached 27,000 a week. When Tijuana was liberated in May, most of Baja California came under PLM influence. They issued a manifesto "Take possession of the land...make a free and happy life without masters or tyrants".

That month saw Madero sign a peace treaty with Diaz and take over as President of Mexico. Military attacks on the PLM increased, and towns were retaken by government troops. Prisoners were murdered by the new regime, sometimes after being made to dig their own graves. At a meeting in Los Angeles, Magon was asked to accept the treaty but replied "...until the land was distributed to the peasants and the instruments of production were in the hands of the workers, the liberals would never lay down their arms".

Along with many leading PLM organisers, Magon was arrested (again) by the US authorities. The rebels were slandered as "bandits" and repression in both Mexico and the US reached new heights. Despite the setbacks caused by their relatively small size in a gigantic country, the attacks they suffered from the armies of two countries, and the terrible revenge exacted by the rich and their agents... new uprisings broke out in Senora, Durango and Coahuila.

Such was the support for their ideas, that even the conservative British TUC felt obliged to invite Honore Jaxon, Treasurer and European representative of the PLM, to address their 1911 conference. One solidarity action especially worth mentioning was the 24 hour strike by two army units in Portugal protesting against the arrest of PLM militants by the US government.

A new manifesto, emphasising their anarchism, was issued in September: "The same effort and the same sacrifices that are required to raise to power a governor - that is to say a tyrant - will achieve the expropriation of the fortunes the rich keep from you. It is for you, then, to choose. Either a new governor - that is to say a new yoke - or life redeeming expropriation and the abolition of all imposition, religious, political or any other kind".

PLM and Zapatista rebellions continued until 1919, but their numbers and inadequate arms were not sufficient to defeat the state forces. However all was not in vain. In 1922 the anarchist CGT trade union was founded in Mexico city, and today the rebellion in the state of Chiapas can be seen as, partly at least, a continuation of Magon's struggle.

During the years of struggle Magon opposed and fought successive so-called "revolutionary regimes," resisting both the old and new dictatorships with equal vigour. Imprisoned by the U.S. authorities in 1905, 1907, and 1912 he was finally sentenced to 20 years under the espionage laws in 1918. He died, apparently after suffering beatings, in Leavenworth Prison, Kansas, on November 22, 1922.

When his body was brought back across the border, every town where the cortege stopped was decked out in the red and black flags of anarchism. In Mexico city 10,000 working people escorted his body to Panteon Frances where it is buried. A flame had been lit that will not burn out until liberty becomes a living reality.

Ricardo Flore Magon 'sowing the seeds of tomorrow' - a detail from the Taniperlas mural which was destroyed by the Mexican army in 1997. Taniperlas is the location of the Zapatista council for the autonomus municipility named after Magon.

Biographical Material

Ricardo Flores Magon was born on September 16, 1874, Mexican Independence Day, in San Antonio Eloxochitlan, Oaxaca, Mexico. He died on November 21, 1922, at Leavenworth Penitentiary in Kansas, USA.

• A timeline of major events in the life of Ricardo Flores Magon.

• Ricardo wrote this letter to attorney Harry Weinberger. It has a good amount of auto-biographical material.

• A letter from Librado Rivera to Raul Palma, regarding the death of Ricardo Flores Magon.

• Eulogy to Ricardo Flores Magon, by Antonio Diaz Soto y Gama.

• A short history in Spanish http://www.farmworkers.org/magon.html

• Biographical information http://www.iisg.nl/archives/gias/f/10748566.html

• More in depth biographical information http://www.tsha.utexas.edu/handbook/online/articles/view/FF/ffl28.html

• A short history and commentary http://www.hinet.hr/kosta-krauth/anarchists/flores_magon.html

Historical Setting

• The Chicago Haymarket Massacre of 1886 and subsequent anniversary activities were early anarchist influences for a young Magon.

• "Anarchist Influences on the Mexican Revolution".

• Key figures who worked with Magon and the Partido Liberal Mexicano (PLM) include: Enrique Flores Magon(Ricardo's brother), Praxedis Guerrero, Librado Rivera, Juan Sarabia, Anselmo Figueroa and Antonio Villareal. Sarabia and Villareal both eventually withdrew from the PLM and its anarchist goals.

• Pancho Villa's Dream.

• Emiliano Zapata's Plan de Ayala.

• Ricardo Flores Magon and his (PLM) often worked with and won the support of United States labor movement groups.

Ideology

• Magon explored the writings and ideas of many anarchists:

o He examined the works of early anarchists Michael Bakunin and Pierre-Joseph Proudhon.

o He was also influenced by his anarchist contemporaries: Elisée Reclus, Charles Malato, Errico Malatesta, Anselmo Lorenzo, Emma Goldman, Fernando Tarrida del Marmol, and Max Stirner.

o But he was most influenced by Peter Kropotkin.

Magon also read from the works of Karl Marx and Henrik Isben.

Sur Ricardo Flores Magon, voir

http://dwardmac.pitzer.edu/Anarchist_Archives/bright/magon/home.html

Voir aussi (en français) : http://www.collectifs.net/intersiderale/article.php3?id_article=292

En castillan : http://melior.univ-montp3.fr/ra_forum/ca/magon_flores/

Site du groupe la Brigada Flores Magon : http://membres.lycos.fr/brigada/

A BIBLIOGRAPHY FOR RICARDO FLORES MAGÓN

COMPILED BY REGGIE RODRIGUEZ

(LAST UPDATED 20 FEB 98)

The Works of Ricardo Flores Magón

NEWSPAPERS AND JOURNALS

El Demócrata [Mexico, D.F.] ?

Excélsior [Mexico, D.F.] 1903 - ?

Diario del Hogar [Mexico, D.F.] 1890 - 1913.

Hijo de Ahuizote [Mexico, D.F.] 1890 - 1903.

Land and Liberty [Hayward, California]

Regeneración [Mexico, D.F.] 1900 - 1901.

[San Antonio, Texas] 1904.

[St. Louis, Missouri] 1905 - 1906.

[Los Angeles, California] 1910 - 1918.

Revolución [Los Angeles, California] 1907.

Tierra y Libertad [Los Angeles, California] 1908.

BOOKS

Bartra, Armando, ed. and comp. 1977. Regeneración, 1900-1918: La Corriente Más

Radical de la Revolución Mexicana de 1910 a Través de su Periódico de

Combate. México D. F.: Ediciones Era.

Flores Magón , Ricardo. 1970. Antología. Ed. Gonzalo A. Beltrán. México, D. F.:

Universidad Nacional Autónoma.

Flores Magón , Ricardo. 1924. Abriendo Surco. México, D. F.: Grupo Cultural

"Ricardo Flores Magón".

Flores Magón , Ricardo. 1925. Epistolario revolucionario e Íntimo. 3 vols. México,

D. F.: Grupo Cultural "Ricardo Flores Magón".

Flores Magón , Ricardo. 1970. La Revolución Mexicana. Ed. Adolfo S. Robelledo.

México, D. F.: Editorial Grijalbo.

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"Ricardo Flores Magón".

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