Intro à la NEFAC

UNE INTRODUCTION À LA FÉDÉRATION DES COMMUNISTES LIBERTAIRES DU NORD-EST

La Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) est une organisation bilingue (français et anglais) de révolutionnaires de la région du nord-est de l'Amérique du nord qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme. Nous nous opposons à toute forme d'oppression et d'exploitation et luttons pour une société libertaire, sans classe et sans État.

Pour atteindre une telle société, nous devrons mettre fin au patriarcat, au suprémacisme blanc et à la domination de classe, détruire le pouvoir étatique et exproprier la bourgeoisie, abolir le salariat et le marché et socialiser les moyens de production et de distribution au bénéfice de la société dans son ensemble. Ça implique rien de moins qu'une révolution sociale, qui ne pourra émerger que de mouvement sociaux autonomes et de l'auto-activité révolutionnaire de la classe ouvrière.

LA RÉVOLUTION NÉCESSITE DE L'ORGANISATION

Nous croyons que, ne serait-ce que pour mener la "bataille des idées", les organisations anarchistes sont nécessaires. Nous rejetons la vision qui réduit la révolution à la prise de pouvoir autoritaire par un parti centralisé croyant agir au nom des masses. Nous savons que cette vision à mené à des dictatures sanglantes et n'a rien à voir avec le socialisme.

La NEFAC n'est pas un parti, ni une avant-garde auto-proclamée et nous ne nous voyons pas comme une organisation qui va mener le mouvement anarchiste, encore moins la classe ouvrière, à l'émancipation sociale. Nous reconnaissons qu'une révolution victorieuse ne pourra être menée que directement par la classe ouvrière. Cependant, nous croyons que cela devra être précédé par des organisations capables de radicaliser les mouvements de masse et les luttes populaires, de combattre les tendances réformistes et autoritaires, d'être un forum où les idées et les expériences peuvent être partagées et discutées par les militantEs, d'être un véhicule donnant l'impact politique maximum aux idées communistes libertaires dans la classe ouvrière.

À la NEFAC, nous croyons que cette activité peut être sommairement divisée en trois axes différents: l'étude et le développement théorique, l'agitation et la propagande anarchiste, et l'intervention dans la lutte de classes.

QUI NOUS SOMMES ET CE QUE NOUS FAISONS

La NEFAC a officieusement commencé durant l'été 1999 comme un réseau mettant en lien des communistes libertaires anglophones de la Nouvelle-Angleterre et des communistes libertaires francophones du Québec qui partageaient les mêmes frustrations quant à l'état du mouvement anarchiste des deux côtés de la frontière. En avril 2000, la NEFAC était officiellement fondée lors d'un congrès à Boston.

La fédération est organisée autour des principes "plateformistes" de la cohérence théorique, de l'unité tactique, de la responsabilité collective et du fédéralisme. Notre membership est composé de collectifs, de groupes d'affinités et d'invidus un peu partout dans la région. Notre activité (que ce soit directement avec la fédération ou de façon autonome via notre participation dans des groupes et des coalitions plus larges) inclus un travail dans le mouvement anti-mondialisation, dans le mouvement contre la guerre, du travail de solidarité internationale, de soutien aux prisonniers, de solidarité syndicale, dans les luttes communautaires, les luttes antifascistes et contre la pauvreté. Le but de la fédération est de connecter ces activités locales à une stratégie plus large de révolution sociale et, ultimement, à une vision d'un futur communiste libertaire.

La NEFAC est une organisation fédéraliste basée sur la démocratie directe. Nous sommes également une organisation "à membership", avec des cotisations et certaines obligations les uns envers les autres. Nous avons une constitution claire et les membres doivent la respecter. Les décisions majeures sont prises à des congrès bi-annuels où chaque membre a un vote et où tout le monde est égal. Les décisions moins importantes, entre les congrès, sont prises par un Conseil fédéral, un conseil de déléguéEs composé de représentantEs de tous les collectifs membres de la NEFAC (les collectifs sympathisantEs et à l'essai ont un droit de vote indicatif). Tous les déléguéEs sont directement redevables à leur collectif respectif. Le débat ouvert est encouragé, nous n'avons ni ligne, ni chef de parti. Nous sommes organisés de cette façon parce que nous croyons que la structure de notre fédération doit réfléter le type de société dans laquelle nous voulons vivre: démocratique, participative, redevable et anti-autoritaire.

COMMENT S'IMPLIQUER

La NEFAC a deux type d'implication: membres et sympathisantEs.

Un membre est tout groupe ou individu qui est en accord avec les politiques de la fédération, remplit les responsabilités des membres et dont la candidature a été acceptée par un congrès. La fédération reconnaît deux types de membership : collectif et individuel. Cependant, puisque le projet de société communiste libertaire et l'activité révolutionnaire sont fondamentalement collectifs, le membership individuel n'est vu que comme une mesure temporaire.

Un sympathisant c'est tout groupe ou individu qui est en accord avec les positions et orientations de la fédération mais qui ne peut ou ne veut pas remplir les responsabilités des membres.

Que ce soit pour adhérer à titre individuel ou collectif, le processus est essentiellement le même. Premièrement, le groupe ou l'individu en question doit contacter soit le groupe membre le plus près géographiquement ou le Secrétariat général pour informer la fédération de son désir d'adhérer.Après avoir reçu la demande d'adhésion, le Secrétariat général ou le collectif local va rencontrer le groupe et approuver (ou non) la demande. Si le groupe qui fait la demande d'adhésion est approuvé, il aura immédiatement le statu de membre à l'essai ou de sympathisant, ensuite on s'attent à ce qu'il développe une relation de travail avec le reste de la fédération. Après six mois d'essai, si le groupe le désir il peut demander son statu de membre à part entière au congrès suivant. Le but du statu de membre à l'essai et de la période de six mois est de s'assurer que les collectifs qui joignent la fédération sont stable (après tout, nous savons tous à quel vitesse les anarchistes vont et viennent!).

La NEFAC n'est pas une grosse organisation et nous n'avons aucune prétention à propos de notre importance. Cependant, nous sommes assez convaincus de nos idées pour vouloir les diffuser aussi largement que possible à la fois par la propagande et l'implication dans les mouvements sociaux et les luttes populaires. Si vous êtes d'accord avec nos politiques et supportez notre activité, contactez-nous!

Buts et principes de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC)

tel qu'adopté au congrès de Morgantown (août 2000)

La Fédération des Communistes Libertaires du Nord-Est est une organisation de révolutionnaires venant de différents mouvements de résistances et s'identifiant à la tradition communiste dans l'anarchisme. Les activités de la fédération sont organisées autour du développement théorique, de la propagande anarchiste et de l'intervention dans les luttes de notre classe, que ce soit de façon autonome ou par une implication directe dans les mouvements sociaux.

Communisme libertaire

Comme communistes libertaires, nous luttons pour une société sans classe et non-hiérarchique. Nous envisageons une fédération internationale de communautés et de lieux de travail radicalement démocratiques et autogérés. Pour atteindre cette société, notre classe abolira le salariat et socialisera toutes les industries, les moyens de production et de distribution. Nous rejetons la division du travail qui condamne un individu à une vie d'activités restreintes pour les seules fins de l'économie de marchandise. L'abolition des marchés et de la valeur d'échange permettra la satisfaction des besoins humains en adhérant au principe communiste: "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins".

Capitalisme

Nous cherchons à abolir toutes les formes de capitalisme, que ce soit le capitalisme de libre-marché ou le soit disant socialisme, le capitalisme d'État. Le capitalisme crée une société divisée en deux classes sociales antagonistes: une petite élite, la classe dirigeante et une large classe ouvrière exploitée. La classe dirigeante possède et contrôle les moyens de production et de distribution et est donc capable de monopoliser la richesse. La possession de ces deux fonctions primaires de la société lui permet de plus de diriger la production selon ses propres intérêts de classe (production de marchandises, accroissement des profits, expansion sans limite, etc.) sans considération pour la société dans son ensemble. Ceux et celles d'entre-nous qui ne faisons pas partie de la classe dirigeante capitaliste sommes forcés, pour survivre, de vendre et louer notre travail, physique ou intellectuel, en échange d'un salaire. Nous sommes piégés dans l'esclavage salarié.

Lutte de classes

Il n'y a pas d'humanité une, il y a une humanité de classes. À cause de l'inégalité, et des intérêts de classes irréconciliables, il existe une lutte de classes permanente entre différentes classes sociales. Tous les aspects de la société capitaliste moderne, qui s'est développée sur des siècles de conflits, sont un résultat direct de cette lutte. Le communisme libertaire origine et s'est aiguisé dans les luttes quotidiennes de la classe ouvrière contre l'oppression de classe.

L'État

Nous sommes également opposés à toute forme d'étatisme et de gouvernement. Le but de tout État, que ce soit une "démocratie représentative" ou une dictature totalitaire, est d'administrer la société d'une façon qui garantie les privilèges de la classe dirigeante. Pour ce faire, l'État doit centraliser et monopoliser le pouvoir par un réseau complexe d'institutions politiques, législatives, judiciaires, militaires et financières. Le résultat de ce système est que tous les pouvoirs sont enlevés aux gens ordinaires et mène à une société basée sur la hiérarchie. En se plaçant en dehors mais en contrôle de la société, l'État nie le potentiel social et politique de la société et transforme toutes les fonctions sociales logiques en fonctions bureaucratiques et étatiques.

Patriarcat

De toutes les oppressions du monde, la plus enracinée est celle du patriarcat, la domination de l'homme sur la femme. Cette domination s'exprime partout, à la fois dans les domaines publics et privés. Quoiqu'il soit perpétué par le capitalisme et l'État, le patriarcat existait avant eux et, sans confrontation, existera après leur abolition. L'anarcha-féminisme est une théorie et une pratique par laquelle nous critiquons et attaquons le triple règne du patriarcat, du capitalisme et de l'État par la réalisation que cette subjugation sexuelle, économique et politique. Elle a à son coeur le principe commun d'autorité. C'est seulement en unissant la perspective révolutionnaire de classe de l'anarchisme et la critique féministe du patriarcat que le féminisme et l'anarchisme peuvent atteindre leur but commun de libération humaine. "Il n'y aura pas de révolution sans libération des femmes. Il n'y aura pas de libération des femmes sans révolution."

Racisme

L'exploitation et l'oppression s'expriment aussi par des inégalités sociales et des hiérarchies basées sur la race et l'origine ethnique. Comme le patriarcat, cette forme d'oppression sociale est utilisée pour diviser et affaiblir la classe ouvrière et doit être combattue à tous les niveaux. Au travers l'histoire de l'Amérique du Nord, la stratification de classe fut définie, en très large mesure, par la race. Quoique le racisme soit perpétué par le capitalisme et la société de classe, il ne disparaîtra pas nécessairement avec l'abolition de la structure sociale capitaliste. Nous travaillons à combattre le racisme dans toutes ses formes et supportons ceux et celles de notre classe qui s'organisent de façon autonome à l'intérieur du mouvement révolutionnaire autour de formes spécifiques de libération sociale.

Libération Queer

Le patriarcat capitaliste utilise un ensemble spécifique de rôles attribués à des genres sexués pour se reproduire. Ces attentes engendrent l'homophobie et mènent à un environnement qui limite le développement sexuel personnel d'un individu. Nous cherchons un environnement libre de socialisation oppressive qui nous enferment dans des identités sexuelles et des styles de vie spécifiques.

Écologie

Le capitalisme menace aussi la planète de destruction écologique. Ça ne sert qu'au bénéfice de l'élite aisée, tandis que le reste d'entre nous doit endurer les conséquences négatives. La société que nous envisageons est liée au monde naturel de façon inhérente, où nos besoins et nos désirs doivent être réalisés de manière écologiquement soutenable.

Impérialisme

Le capitalisme met également en danger le monde et l'humanité par l'impérialisme et sa manifestation: la guerre. l'impérialisme s'exprime de deux différentes façons: L’une qui utilisant la force brute par l'intervention militaire étatique directe tandis que l'autre utilise la coercition économique par les institutions financières internationales. Comme communistes libertaires, nous sommes opposés aux deux formes d'impérialismes.

Libération nationale

Nous ne supportons pas l'idéologie des mouvements de libération nationale qui prétendent qu'il y a un intérêt commun entre la classe ouvrière et la classe dirigeante d'une même nation face à la domination étrangère. Quoi que nous supportions les luttes de la classe ouvrière contre l'impérialisme économique et politique, le racisme, les génocides et la colonisation, nous sommes opposés à la création d'une nouvelle classe dirigeante. Nous croyons que la défaite de l'impérialisme ne viendra que d'une révolution sociale menée contre les impérialistes et la classe dirigeante locale. Cette révolution sociale devra se répandre au delà des frontières nationales. Nous rejetons de plus toute forme de nationalisme puisqu'il ne sert qu'à redéfinir les divisions dans la classe ouvrière internationale. La classe ouvrière n'a pas de patrie, et les frontières nationales seront éliminées. Nous devons encourager et développer la solidarité internationale qui un jour jettera la base pour une révolution sociale globale.

Auto-organisation ouvrière

L'auto-organisation ouvrière est essentielle à la révolution sociale. Elle origine des actions et des intérêts des ouvrierEs, et non des lois et des régulations. La base de l'organisation ouvrière est la démocratie directe: en opposition à la hiérarchie, les travailleurs et les travailleuses doivent participer également et directement à toute décision qui les affectent; action directe: non un appel au pouvoir, mais la prise de pouvoir par les travailleurs et les travailleuses par des grèves, des ralentissements, le sabotage et l'expropriation; et la solidarité: l'aide mutuelle des travailleurs et des travailleuses en lutte, au plus haut degré possible. Dans la création et la transformation de ces organisations ouvrières, nous encourageons et supportons le maximum de flexibilité tactique.

Révolution sociale

Nous reconnaissons que tout système profondément enraciné et basé sur le pouvoir et les privilèges ne se laissera pas abolir pacifiquement. La vraie libération ne peut être atteinte que par la révolution sociale. Pour nous, le concept de révolution sociale n'est pas une métaphore abstraite mais plutôt une très réelle guerre sociale contre toute forme d'oppression. Quoique nous ne fétichisions pas la violence ou la lutte armée, nous comprenons que la classe ouvrière devra user de force révolutionnaire pour amener l'émancipation sociale. Une telle situation révolutionnaire ne peut émerger que de mouvements sociaux et de l'activité autonome de la classe ouvrière. Nous préconisons la radicalisation de toutes les luttes. Par cette radicalisation et notre implication dans les différents mouvements de résistances auxquels nous participons, nous encourageons le développement d'une conscience de classe autonome, le seul garde-fou contre la récupération politique.

Organisation anarchiste

Nous défendons, partout et toujours, l'organisation autonome et l'auto-activité révolutionnaire de la classe ouvrière. Nous croyons que, ne serait-ce que pour mener la bataille des idées, les organisations anarchistes sont nécessaires. Nous rejetons la vision qui réduit la révolution à la prise de pouvoir autoritaire par un parti centralisé croyant agir au nom des masses. Nous savons que cette vision à mené à des dictatures sanglantes et n'a rien à voir avec le socialisme. L'organisation anarchiste n'est ni un parti, ni une avant-garde auto-proclamée, mais une minorité active dans la classe ouvrière. C'est un point de ralliement prenant part à la lutte théorique et pratique contre toute idéologie autoritaire.

Internationalisme

Nous sommes des internationalistes basés dans la région du Nord Est de l'Amérique du Nord et nous reconnaissons qu'une révolution sociale devra être globale pour réussir. Nous développons et maintenons des relations internationales, une solidarité et des discussions pour bâtir un mouvement anarchiste révolutionnaire uni.

Constitution

Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC)

1) Préambule

2) Principes organisationnels

a) Unité théorique et tactique

b) Fédéralisme et démocratie directe

c) Responsabilité collective

3) Membership

a) Membres

b) Membres à l'essai

c) Sympathisants

d) Responsabilité des membres

e) Processus d'adhésion

f) Cotisation

g) Expulsion et démission

4) Structures fédérales

a) Congrès

b) Conseil fédéral

c) Comités de travail

d) Unions locales

c) Liste de discussion électronique

d) Politique linguistique

1) Préambule

La Fédération des anarcho-communistes du Nord-Est est une organisation de militant-e-s révolutionnaires de divers mouvements de résistance qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme. L'activité de la fédération est organisée autour du développement théorique, de la propagande anarchiste et de l'intervention dans les luttes de notre classe, que ce soit de façon autonome ou par le biais d'une implication directe dans les mouvements sociaux.

2) Principes organisationnels

"L'anarchie c'est de l'organisation, de l'organisation et encore de l'organisation"

-Errico Malatesta (1853-1932)

La Fédération reconnaît qu'une organisation anarchiste pour être efficace doit adopter un certain nombre de principes organisationnels et voici ceux auxquels elle accorde une importance particulière.

a) Unité théorique et tactique

Plusieurs tendances politiques sont présentes dans l'anarchisme et c'est en partie ce qui fait sa richesse. L'anarchisme n'est pas seulement une question de propagande d'idées, il s'agit également d'action et la pratique a prouvé qu'une unité théorique et tactique est nécessaire. Tout en ne rejetant pas les apports positifs qu'ont pu faire d'autres courants, tant à la lutte de classe qu'à l'anarchisme, la Fédération s'identifie aux principes de l'anarchisme communiste et s'organise sur la base de ce programme et de cette tradition particulière. Le document "buts et principes" constitue la base de notre unité théorique et tactique.

Parce que la Fédération couvre un territoire géographique relativement large, regroupant différentes langues, cultures, législatures et traditions militantes, les principes d'unité théorique et tactique doivent s'appliquer de façon souple et ne peuvent constituer qu'un cadre général guidant l'activité des membres.

b) Fédéralisme et démocratie directe

Les anarchistes sont d'avis que les moyens déterminent la fin. La Fédération s'organise donc en fonction de son projet de société, c'est à dire de façon fédéraliste et selon les principes de la démocratie directe.

Le fédéralisme implique que chaque groupe ou individu membre garde son autonomie organisationnelle et politique; les groupes locaux et les membres individuels sont les seuls juges responsables de l'application et des décisions et de la ligne tactique générale de la fédération. En autant qu'ils et elles respectent les décisions et les positions prises par la Fédération, les membres sont totalement libres d'agir comme bon leur semble dans ce cadre.

c) Responsabilité collective

En acceptant collectivement des positions politiques et une ligne d'action déterminées, c'est évident que chaque membre l'applique dans son travail politique. Il est également évident qu'aucun membre ne peut agir au nom de la NEFAC sans l'accord de celle-ci. Si nous nous sommes entendu sur un travail à faire et une façon de le faire, nous devenons responsables, les uns envers les autres, de son exécution. Cette responsabilité collective n'est rien d'autre que la méthode collective d'action.

3) Membership

La Fédération reconnaît deux types de membership : collectif et individuel. Puisque le projet de société communiste libertaire et l'activité révolutionnaire sont par essence fondamentalement collectifs, le membership individuel ne doit être vu que comme une mesure temporaire. Il appartient aux individus, et ils et elles auront toute l'aide de la Fédération à cette fin, de joindre ou de former de nouveaux groupes.

a) Membres

Un membre est défini comme tout groupe ou individu qui est en accord avec les positions et orientations de la Fédération, remplit les responsabilités des membres et dont la candidature a été acceptée par un congrès. Avant de devenir membre à part entière de la fédération, les collectifs et les individus doivent d'abord passer par le statu de Membre à l'essai (voir "adhésion" plus bas).

b) Membres à l'essai

Un membre à l'essai c'est tout groupe ou individu qui est en accord avec les positions et orientations de la Fédération et qui veut devenir membre. Tous les membres potentiels doivent passer par une période d'essai. Ils ont alors les mêmes droits que les sympathisants (un votre indicatif) mais les mêmes responsabilités qu'un membre. Le statu de membre à l'essai peut être accordé soit par l'un des secrétariats généraux ou le groupe membre le plus près.

La période d'essai est d'un minimum de 6 mois. Si un membre à l'essai (collectif ou individu) ne rempli pas son engagement militant ou bien ne demande pas son adhésion au bout de 18 mois, il passe au statu de sympathisant. Si un collectif est formé de personnes déjà membres individuelles de la fédération, la période d'essai n'est que de 3 mois.

c) Sympathisants

Un sympathisant c'est tout groupe ou individu qui est en accord avec les Buts et Principes de la Fédération et souhaite travailler avec elle et l'aider mais qui ne peut ou ne veut pas remplir les responsabilités des membres et qui dont ne veut pas devenir un membre à part entière à ce moment.

Les sympathisants paient une cotisation régulière et peuvent servir de référence pour les gens intéressés à la NEFAC dans leur région (s'il n'y a pas de membres ou de membres à l'essai de la NEFAC dans le coin). Les sympathisants ont accès aux listes électroniques internes de la fédération et peuvent assister aux congrès comme observateurs, s'ils le désirent. Les sympathisants reçoivent les publications de la fédération gratuitement et sont encouragés, mais pas forcé, à en commander en quantité pour distribuer dans leur région. Les sympathisants ne doivent pas nécessairement vivre dans le Nord-Est et peuvent vivre n'importe où en Amérique du Nord. En bref, ce sont des supporters (ou la périphérie). Le processus pour accepter de nouveaux sympathisants est le même que pour les nouveaux membres à l'essai. Ils doivent être endossés par le collectif membre le plus près ou venir à un congrèsé

d) Responsabilité des membres

La politique révolutionnaire n'étant pas un hobby mais un choix de vie, les membres de la Fédération se sont entendus sur les responsabilités des membres suivantes :

I) Payer régulièrement la cotisation fixée par le congrès

II) Contribuer au travail collectif de développement théorique de la Fédération (les membres sont encouragés à organiser au moins un groupe d'étude ou séminaire large et ouvert par année; la fédération s'engage à distribuer le matériel d'étude produit par les groupes membres).

III) Contribuer à l'agitation et à la propagande anarchiste collective de la Fédération, notamment par la distribution du matériel d'agitation et de propagande produit par la Fédération, par l'organisation régulière de conférences et par la rédaction d'articles dans la presse de la Fédération (la Fédération s'engage à produire du matériel d'agitation et de propagande et à distribuer le matériel produit par les groupes; la Fédération s'engage également à organiser une liste de conférencierEs, de thèmes de conférences et des tournées de propagande).

IV) Intervenir dans la lutte de classe soit de façon autonome soit par une présence active dans les mouvements sociaux (touTEs les membres de la Fédération sont donc impliquéEs, à un niveau où à un autre, dans la lutte de classe; tout en donnant la priorité à l'intervention locale, la Fédération organisera des campagnes internationales l'interventions dans la lutte de classe).

V) Participer, en tant qu'individus, quand c'est possible et praticable, à au moins un des comités et groupes de travail de la Fédération; les individus devraient également s'engager à coordonner un comité de travail où assumer une des tâches fédérales au moins un an sur trois.

VI) Participer régulièrement aux congrès et aux réunions des autres instances de la Fédération (pour sa part, la Fédération mettra en place un système de péréquation pour partager équitablement les frais reliés à la participation à ces réunions (voir l'article 4;a) ).

VII) Tenir régulièrement informée la Fédération dans son ensemble du développement de ces activités par le biais d'un court rapport d'activité mensuel envoyé sur la liste de discussion électronique et d'un rapport trimestriel plus détaillé.

VIII) Mandater un porte-parole révocable par groupe local pour participer au Conseil fédéral.

e) Processus d'adhésion

Ne serait-ce que pour une question de sécurité, ne devient pas membre de la Fédération qui veut, ni n'importe comment. Il y a deux formes d'adhésion :

I) Collectif: Tout groupe anarchiste (composé d'au moins trois membres actifs) qui se trouve en accord avec les positions et orientations de la Fédération peut demander son adhésion.

Pour ce faire le groupe doit envoyer une demande d'adhésion écrite au Secrétariat général ou au collectif membre de la fédération le plus près. Après avoir reçu la demande d'adhésion, le Secrétariat général ou le collectif local va rencontrer le groupe et approuver (ou non) la demande. Si le groupe qui fait la demande d'adhésion est approuvé, il aura immédiatement le statu de membre à l'essai ou de sympathisant, ensuite on s'attent à ce qu'il développe une relation de travail avec la fédération dans son ensemble. Aux congrès suivants (si le temps requis est écoulé, voir 3;b)), le groupe pourra demander à devenir membre à part entière de la fédération, si c'est ce qu'il désire.

II) Individuel: En général, les individus adhèrent aux groupes membres de la Fédération et tous les membres de ces groupes sont automatiquement considérés comme membre sans autres formalités. Mais si c'est impossible, toute personne qui se trouve en accord avec les positions et orientations de la Fédération peut quand même demander son adhésion.

Pour ce faire l'individu doit envoyer une demande d'adhésion écrite au Secrétariat général ou au collectif membre de la fédération le plus près. Si sa demande est acceptée, l'individu deviendra alors membre à l'essai ou sympathisant. Aux congrès suivants (si le temps requis est écoulé, voir 3;b)), le groupe pourra demander à devenir membre à part entière de la fédération, si c'est ce qu'il désire.

III) Autonomie locale. Un nouveau collectif et/ou un individu ne peut pas être admis dans la fédération si une majorité des membres de la localité s'opposent à son adhésion. Donc, dans les localités ou il y a déjà des membres, Unions locales ou collectif, ce sont eux qui doivent évaluer les demandes d'adhésions.

f) Cotisations

Les cotisations sont payées sur une base individuelle et sont basées sur un pourcentage du revenu net.

-Membre/Membre à l'essai: 1% du revenu, avec un minimum annuel de 100$

-Membre/Membre à l'essai avec des dépendant-e-s: 0,5% du revenu, avec un minimum annuel de 50$

-Sympathisants: 0,5% du revenu, avec un minimum annuel de 50$

-Sympathisants avec des dépendant-e-s: 0,35% du revenu, avec un minimum annuel de 25$

Aucune cotisation n'est exigée des camarades qui font face à de la répression néolibérale (ex: coupure d'aide sociale pour refus de participer à un programme de workfare ou pour fraude) ou qui sont en prison.

Les camarades qui ne sont pas salariés ou qui vivent d'une prestation gouvernementale (retraite, aide sociale, assurance emploi, etc.) paient le minimum.

Tout camarade qui est en retard de plus de 3 mois dans le paiement de ses cotisations est réputé avoir démissionné et est contacté par son collectif ou le collectif le plus près pour voir ce qui se passe (en période de difficultés économiques, les camarades peuvent demander d'être mis temporairement au régime minimum).

Toutes les cotisations sont payées à l'Union locale ou au collectif le plus près. Tous les 3 mois les Unions locales et les collectifs envoient toutes les cotisations collectées au Collectif Trésorier de la fédération (élu en congrès). Le Collectif Trésorier est responsable de collecter les cotisations fédérales et de les redistribuer. 1/3 des cotisations va à un fonds de publication géré par les groupes mandatés pour éditer et distribuer nos différentes publications. 1/3 des cotisations va au fonds du warchest géré par le groupe mandaté pour géré ce fonds. 1/3 des cotisations va à un fonds général de projets, fonds géré par le Collectif Trésorier.

Quand les collectifs et les Unions locales font leur rapport au congrès, il doit inclure un rapport des dépenses.

Le Collectif Trésorier est actuellement Roundhouse (NEFAC-Baltimore).

g) Démission et expulsion

I) Démission: tout membre, groupe comme individus, qui ne rempli plus ses responsabilités de membres depuis plus de trois mois consécutif est réputé ayant donné sa démission. Il ou elle est alors contacté par le collectif le plus près pour être informé que s'il ou elle ne rectifie pas la situation dans une période donnée, il ou elle perdra son statut de membre. Les membres peuvent également signifier leur démission à la Fédération par écrit, cependant les cotisations ne sont pas remboursées. Il appartient à chaque groupe, ne serait ce que pour réajuster leur cotisations, d'informer la fédération de toute démission.

II) Expulsion: tout membre, groupe comme individus, qui rompt de manière sérieuse avec l'éthique militante minimale ou qui rompt le contrat qui lie les membres de la Fédération par des actions contraires aux principes de celle-ci, peut être expulsé. La procédure à suivre est la même que pour l'adhésion, c'est-à-dire que les faits sont portés à l'attention du Conseil Fédéral qui émet un avis de suspension. Au congrès suivant un avis de motion demandant l'expulsion du membre et expliquant les raisons de cette demande est déposée. Le membre en question peut alors venir défendre son point en congrès, qui lui aura à statuer. Tout membre des forces de répression, tout collaborateur avec les forces de répression et toute personne ayant adhéré avec des motifs hostiles à la Fédération sera automatiquement expulsée sans autres formalités. Dans ce cas, elle aura toujours le loisir de venir s'expliquer à un congrès et de re-demander son adhésion si elle juge que le Conseil Fédéral où le groupe qui a demandé son expulsion s'est trompé sur son compte. Il appartient aux groupes de base de définir les modalités d'expulsion en leur sein.

4) Structures fédérales

Les principes de fonctionnement de la Fédération sont la démocratie directe et le fédéralisme. C'est-à-dire que toutes les décisions sont prises après débat lors de congrès par vote à majorité simple lorsque nécessaire (selon le principe "un membre, un vote") et par consensus le reste du temps).

Toutes les décisions prises en congrès sont finales, immédiatement applicables et lient les membres. Seule un nouveau congrès peut renverser une décision ainsi prise. Toutes les règles de fonctionnement de la Fédération sont adoptées en congrès et s'appliquent donc à tous et à toutes.

Les anarchistes savent pertinemment que la présence d'une majorité et d'une minorité ne signifie pas nécessairement que la majorité est nécessairement dans le vrai et la minorité dans le tort. C'est pourquoi toute organisation anarchiste devrait prévoir des mécanismes permettant à une minorité, tout en étant quand même liée aux décisions prises par l'organisation, de défendre sont point de vue à l'intérieur de l'organisation même s’il a été battu en congrès. Dans notre cas, la liste de discussion électronique existent précisément à cette fin. Dans tous les cas, une organisation anarchiste doit être minimalement un milieu où le sectarisme est découragé et le dialogue encouragé, un milieu où règne une atmosphère de réelle camaraderie.

a) Congrès

L'instance suprême de la Fédération est le congrès qui est composé de tous les membres et membres à l'essai de la Fédération, des sympathisantEs et d'observateurs invités à cette fin. Lors du congrès, seul les membres en règles ont droit de vote et le droit de faire des propositions. Les membres à l'essai et les sympathisantEs ont droit de parole, un droit de vote indicatif et ne sont pas exclus en cas de huit clos. Pour que le congrès soit décisionnel, un quorum de 50% des membres + 1 doit être atteint (cette règle s'applique à toutes les instances de la Fédération). Seul les membres à jour de cotisation peuvent voter --individuellement ou par procuration-- et comptent pour le quorum.

Le congrès discutte de nos activités en relation avec la conjoncture. Il s'ouvre sur un rapport d'activité détaillé de chaque comité de la Fédération et de chaque groupe membre. Il y a deux type de congrès de la NEFAC: un qui se tient en janvier ou février et qui se concentre sur l'organisation interne et le développement théorique et l'autre qui se tient en août ou septembre et qui se concentre sur notre intervention dans les luttes de notre classe et nos plans d'actions.

Le congrès se réunit minimalement une fois par année dans un lieu déterminé par le congrès précédent. Le processus d'organisation du congrès est le suivant :

Il appartient aux membres locaux d'organiser le congrès, de proposer une date et un lieu, de voir à ce qu'il y ait une salle adéquate, de la nourriture, de l'hébergement, et ainsi de suite. Ils et elles doivent préparer un ordre du jour qui sera envoyé au Conseil Fédéral pour approbation. Ils et elles doivent collecter les propositions de membres, les faire traduire et fournir une brochure de congrès à tous et toutes.

Tenir régulièrement des congrès entraîne divers frais, qui peuvent être relativement élevés, ce qui pourrait éventuellement décourager la participation à ces réunions. C'est pourquoi la Fédération adopte la méthode de partage des frais suivantes. Premièrement, des frais d'inscriptions seront chargés à touTEs participantEs afin de couvrir tous les frais encourus par le comité organisateur (production de documents, location de salle, bouffe, etc.). Ensuite, à la fin du congrès, tous les participant-e-s se partageront les frais de déplacement, c'est-à-dire qu'ils et elles additionneront toutes leurs factures et les diviseront par le nombre de personnes. Le but est de partager les frais de façon égalitaires de façon à ce qu'il n'en coûte pas plus chers pour venir au congrès à ceux qui sont plus éloigné. Évidemment, l'on s'attend à ce que chacunE s'organise pour réduire les frais au minimum !

En cas d'urgence, ou si un tiers des membres le demande par voie de pétition, le Conseil Fédéral doit convoquer un congrès spécial. Un avis de convocation est alors envoyé à tous les membres, les membres à l'essai et les sympathisantEs; cet avis de convocation doit comporter un texte expliquant la raison de la convocation et un ordre du jour ne comportant qu'un seul point, soit la raison de la convocation. Cet avis doit être envoyé au moins 14 jours avant la tenue du congrès. Si ce délai est trop long (en cas de déclaration de guerre où de coup d'État par exemple), il est également possible de convoquer dans un délai de 72 heures, une réunion de délégués de groupes dûment mandatés qui exceptionnellement aura les pleins pouvoir mais dont les décisions devront être ratifiées ultérieurement par un congrès régulier.

b) Conseil fédéral

Le Conseil fédéral est composé d'unE porte-parole mandaté et révocable de chaque groupe membre. Le Conseil fédéral existe pour prendre des décisions administratives et exécutives entre les congrès. Les décisions peuvent être prises par des portes-parole représentants le quorum des membres de la fédération, sur une base de un membre, un vote.

Le Conseil fédéral est une discussion continue, par les moyens de communication disponibles (internet, poste, téléphone, etc.). Chaque groupe membre doit mandaté un porte-parole mandaté et révocable pour participer au Conseil fédéral.

c) Comités de travail

Lorsque nécessaire, le congrès crée des comités de travail et mandate des camarades pour la réalisation de projets spéciaux. Ces comités sont liés par les mêmes règles que les autres comités purement administratifs et les délégations, nominalement, que les camarades doivent être clairement mandatés et révocables en tout temps. Sans en faire une règle de fonctionnement stricte, la Fédération est favorable à la rotation des tâches.

Il y a un certain nombre de comités de travail permanents parmis lesquels les Secrétaritats Généraux anglophones et francophones (simplement un centre de vérification, responsable d'opérer une boîte postale, d'ouvrir le courrier et d'y répondre), un Secrétariat International et les diverses Brigades Éditoriales qui s'occupent de sortir les publications.

d) Unions locales

La fédération tâche de créer des Unions locales de la NEFAC dans les localités où il y a plus d'un collectif membre ou sympathisant en existence.

Dans les villes où il y a 2 collectifs ou 1 collectif et 5 individus (membres ou sympathisants) il doit y avoir la formation d'une Union locale. L'Union locale existe pour coordonner toutes les activités de la NEFAC dans une ville ou localité et pour faciliter une meilleure communication entre les collectifs de la NEFAC. En tant que telles, les Unions locales n'ont pas de pouvoir de décision indépendant dans la fédération.

L'Union locale est un organe officiel de la NEFAC et n'est donc ouvert, sur une base permanente, qu'à des membres et sympathisants de la fédération bien que des individus non-associés à la NEFAC puissent participer pour une période d'observation mutuelle ne devant pas dépasser 4 réunions. Cette période d'essai est voulue pour les individus qui ont un fort désir de travailler avec la fédération mais qui aimeraient d'abord avoir une expérience de première main du fonctionnement interne avant de s'engager et pour les membres de la NEFAC qui veulent savoir s'ils et elles sont capable de travailler avec un individu dans le contexte de la fédération. TouTEs les membres de la NEFAC dans une même ville doivent être membres de l'Union locale. La participation à l'Union locale est obligatoire pour les membres de la NEFAC sauf pour des raisons personnelles ou pour adresser des situations historiques d'oppression raciale ou sexuelle. Si un collectif décide de travailler de façon autonome, il doit quand même envoyer un délégué aux réunions de l'Union locale. Cependant, la fédération pense que la participation devrait idéalement toujours être sur une base collective et donc, les membres et les sympathisants individuel ne devrait pas voir la participation à l'Union locale comme un substitu à la formation d'un collectif.

Les Unions locales peuvent donner le statu de sympathisant à un collectif mais seul le congrès peut donner le statu de membre à part entière de la fédération. L'Union locale peut donner le statu de membre à un individu qui y participe. Dans les régions où une Union locale existe, tous les collectifs qui veulent adhérer ou devenir sympathisant doivent passer par l'Union locale. Une Union locale peut suspendre l'un de ses membres pour des raisons sérieuses jusqu'à un congrès subséquent.

e) Liste de discussion électronique

Pour assurer une bonne communication interne, la Fédération maintien un certain nombre de listes de discussion électronique. Les listes électroniques sont privées, accessible uniquement aux membres et sympathisants officiel de la fédération. Les observateurs sont permis sur une base de cas par cas. Le but de ces outils est d'assurer un débat constant et la bonne information des membres. Pour se faire, les groupes membres et sympathisantEs devraient diffuser de façon mensuelle un bref rapport d'activités et de façon trimestrielles un rapport plus détaillé.

f) politique linguistique

Parce que la Fédération est composée à la fois de membres francophones et anglophones, tout les documents officiels de la Fédération, tous les textes de propositions et tout le matériel pré-congrès devront être disponible dans les deux langues. Il appartient à chaque groupe de diffuser l'information dans la langue appropriée. De même, les cotisations de chaque communautés linguistiques devront être affectées à de la propagande dans la langue de la population locale.

g) AmiEs de la NEFAC

Chaque Secrétariat général est responsable de maintenir une liste d'individus et de groupes qui souhaitent être des "AmiEs de la NEFAC". L'intention de cette liste est de maintenir au courant les intéressés sur le travail public de la fédération. Une liste locale partielle sera disponible pour chaque collectif.

Le 3e congrès de la NEFAC vu par le délégué de la FA

Les 10 et 11 février dernier, à Québec, s'est tenu le troisième congrès de la Nefac, la Fédération anarcho-communiste du nord-est des Amériques, regroupant des groupes implantés aux Etats-Unis et au Québec. Une petite quarantaine de militants étaient présents, représentant les groupes Sabate et Barricada de Boston, le groupe Roundhouse de Baltimore, le groupe Main Noire et le collectif du journal Le Trouble de Montréal, le groupe Emile-Henry (responsable de l'organisation du congrès) et le groupe étudiant Le Maquis de Québec, un groupe de libertaires du Massachusetts et des individu-e-s de Québec et Montréal. Deux thèmes ont largement dominé les discussions et les travaux du congrès, la question organisationnelle et la préparation d'initiatives à l'occasion du sommet des Amériques.

Entre action et répression

Le samedi matin, chaque groupe participant s'est présenté et a mis en relief ses activités au cours des derniers mois ainsi que ses projets. La participation aux manifestations contre la globalisation, l'implication dans des groupes d'étude anarchistes et/ou féministes, les actions de solidarité pour Mumia Abu Jamal, l'organisation de conférences, la mise en place de médias alternatifs sont les thèmes les plus courants et communs d'implications des participants au congrès. Le groupe Sabate a aussi profité du congrès pour présenter le lancement du premier numéro du magazine anglophone The northeastern anarchist, labellisé par la Nefac. Il faut aussi souligner l'importance du thème de la répression qui est un phénomène transversal à tous les groupes présents. Toutes les personnes présentes au congrès ont été victimes au moins une fois de la répression. A Boston, par exemple, on compte deux douzaines de militants anarchistes en prison et à Montréal il y a eu entre 300 et 500 arrestations d'anarchistes au cours des 3 dernières années. Rien que le 1er mai dernier, 150 militants ont été arrêtés au bout de seulement 12 minutes de manifestation. En raison de cette situation, la Nefac a décidé de mettre en place un "fond de défense légal ", une caisse de solidarité, pour ses militants.

Mieux s'organiser...

Le samedi après-midi a été intégralement consacré à la question organisationnelle. Tous les militants présents sont d'accord sur l'isolement et l'éclatement du mouvement anarchiste nord-américain. La Nefac a notamment pour objectif d'offrir une réponse à cette situation sur des bases anarcho-communistes. Néanmoins, ce travail se réalise lentement en raison de l'éloignement géographique des groupes, des diversités de culture militante et surtout de l'absence de tradition organisationnelle anarchiste. Un débat en assemblé pleinière a d'abord eu lieu, en s'appuyant notamment sur l'exemple français, puis deux groupes de travail, l'un francophone, l'autre anglophone, se sont réunis avant de présenter le bilan des travaux en commun. A terme, l'objectif est de créer des Unions locales Nefac dans les différentes villes puis une Union régionale pour le Québec et une autre pour le nord-est des Etats-Unis. Ces deux Unions régionales se retrouveraient à l'occasion de congrès et resteraient en lien par des secrétariats permanents.

...pour mieux lutter

Toute la journée de dimanche a été consacrée aux campagnes communes à mener. Si un appel de la Nefac pour la manifestation du premier mai à Boston a été entériné, c'est surtout la préparation des initiatives contre le sommet des Amériques qui a occupé les travaux des délégués. En effet, fin avril 2001, 34 chefs d'Etats se réuniront à Québec en vue de créer une zone de libre-échange qui s'étendrait sur tout le continent des Amériques et non plus simplement sur le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Plusieurs initiatives de contestation à Québec sont déjà prévues du 20 au 21 avril. La Nefac a décidé d'organiser un cortège noir et rouge au sein de la manifestation unitaire du 21 avril. Elle a aussi décidé de mener ses propres initiatives comme la sortie d'un bulletin spécial, à grand tirage, sur le sujet et d'impulser un appel international. Signalons pour terminer, que notre Fédération anarchiste, présente comme observatrice au congrès, a félicité et a encouragé la Nefac pour ses efforts organisationnels et sa tentative de doter le mouvement anarchiste nord-américain d'une organisation spécifique impliquée dans la lutte de classe et les mouvements sociaux.

David (groupe Kronstadt - Lyon, délégué de la Fédération anarchiste au congrès de la Nefac)