Tracts pour l'action directe

NO RAFFARAN !1

CPK2

"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles !"

Eprouvez-vous le besoin de parler à quelqu'un qui vous comprenne et agisse dans le même sens que vous (refus du travail, des contraintes, de la marchandisation et de la vérité des mensonges que constitue le spectacle) ?

Dans ce cas, vous avez compris que :

- A) L'habitude de parler pour ne rien dire, de se perdre dans de faux problèmes, de prêter l'oreille à ceux qui parlent d'une façon et agissent d'une autre, de se laisser aller à l'usure des conneries quotidiennes et du répétitif, est encore une façon d'empêcher chacun de reconnaître dans ses passions et ses souhaits de vie authentique (l'inverse des désirs d'appropriation privée inventés par le commerce) ses véritables intérêts.

- B) Toute intervention qui n'aboutit pas à des mesures pratiques est du bavardage, une façon de noyer le poisson. Toute mesure pratique qui n'aboutit pas à l'amélioration de la vie de chacun ne fait que renforcer son oppression ; et rien ne peut vraiment améliorer la vie sans la destruction du système marchand.

- C) Toute assemblée doit arriver rapidement à une décision ou être sabotée.

- D) pendant les grèves ou avant, la discussion doit avoir pour but la vérité pratique : répandre la conscience de la lutte entreprise et arriver à des certitudes quant aux actions à entreprendre.

- E) Ce qui reste emprisonné dans le langage devient vite de l'idéologie, c'est à dire le mensonge, comme tout ce que racontent les membres des appareils bureaucratiques (partis, syndicats, groupes spécialisés dans l'amélioration du bétail ouvrier).

- F) Contre le langage dominant et faux, la meilleure garantie des assemblées de grève est d'élire très vite un conseil de délégués seuls habilités à suivre les directives des grévistes, sous peine de destitution immédiate, et à les traduire en actes sans perdre de temps.

- G) Nous ne voulons plus ni beaux parleurs, ni orateurs faisant des effets de style mais le langage des actes, des propositions concrètes et des plans d'action bien élaborés par nous-mêmes. Il est temps que l'effort de perfection porte non plus sur les phrases mais sur les actes.

- De fait, vous luttez déjà, consciemment ou non, pour une société où les mots ne serviront plus à dissimuler mais à prolonger réellement nos désirs, à être les porte-paroles fidèles de ce que nous voulons.

Ratgeb (Raoul Vaneigem), De la grève sauvage à l'autogestion généralisée, Paris, UGE, 1974 p. 55-56.

Fonctionnaires encore un effort pour devenir révolutionnaires

Réforme : changement important, radical (apporté à quelque chose, en particularité à une institution) en vue de l'amélioration. (Larousse). Synonyme pour un gouvernement (plus ou moins confortablement installé) de démantèlement des acquis glanés après de fortes poussées sociales par des organisations dites progressistes (politiques, syndicales). Pour ces mêmes organisations, négociations de ces mêmes acquis pour désamorcer les conflits en périodes d'offensives radicales.

Après un long travail de sape, sur tous les fronts et à feux nourris, contre ce qu'il restait des derniers bastions de dispositifs sociaux, après la mise en place de dispositifs régressifs et liberticides, après le quadrillage et le passage à la moulinette tous les aspects de nos vies, les luttes quotidiennes et parcellaires (parfois sauvages) semblent laisser la place à un mouvement d'ampleur. Depuis maintenant plusieurs semaines vous êtes dans la rue a déployer une somme d'énergie, que depuis fort longtemps on n'avait vue en action, pour contrecarrer les attaques qui vous sont assénées. Bien sûr vous ne voulez pas intégrer les baronnies, pour ne pas à avoir subir le lot de précarité que nous sommes depuis pas mal de temps en train de nous coltiner, et vous n'avez pas tort. Quant à la retraite, elle n'est qu'une période de convalescence accordé par la classe capitaliste aux salariés qu'elle a utilisés pendant une quarantaine d'années et qui lui sont devenus inutiles. L'intérêt de la retraite est l'arrêt du travail salarié, la perception d'un peu d'argent, la possibilité d'accomplir toutes les activités que l'on souhaite et qu'on ne pouvait pas faire avant. Nombre de salariés n'auraient pas dû s'en préoccuper puisqu'ils sont morts d'accidents du travail, de maladies professionnelles, ont été tués par des catastrophes industrielles, des rejets chimiques ou des radiations avant la retraite, ou vont en mourir quelques mois ou années après. Si les travailleurs tiennent à leur retraite c'est bien à cause de tout ce qu'ils ont dû subir 'avant. On ne devrait pas essayer d'avoir une bonne retraite mais bien plutôt une vie heureuse. Il y adonc un obstacle majeur, cet avant  : le travail.

Vos représentants s'évertuent à tenter de réformer les réformes, de négocier au mieux de leurs intérêts en essayant de démontrer la légitimité qu'ils se sont octroyés et, pour les plus enhardis d'entres eux, d'aménager les libéralités du capitalisme. Le conflit étant entré dans une phase décisive, à la limite de la stagnation, vous en appelez aux travailleurs du privé. Comment faire pour rendre attrayant à la majorité de la population sacrifiée dans la balance des négociations antérieures une telle dynamique ? Quels projets pourraient nous inciter à prendre part à ce rapport de force ? Quelles garanties aurons nous dès que votre situation sera normalisée ?

Face a la morgue affichée de vos ministres de tutelles et aux manoeuvres des centrales syndicales, vient enfin le temps de prendre nos affaires en main, de trouver la volonté de rupture et de rendre ces moments exceptionnelles en dépassant les rapports existants et les simples revendications raisonnables. A nous de développer des méthodes d'offensives encore inédites.

Tout ce qui permettra d'affaiblir notre adversaire commun doit être mis en oeuvre, gare aux gouvernements qui se succéderont, aux patrons, aux petits chefs, aux collabos et aux garants de la paix armées social. Organisons dès maintenant toutes les répliques envisageables sur et hors des lieux de travail : grèves sauvages, débrayages, absentéismes et sabotages divers et variés individuels et collectifs.

La retraite on s'en fout ! On veut pas bosser du tout !

ON A TOUJOURS L'AGE DE DESERTER3

Des IncivilEs et des P'Tiqqons

Vous avez travaillé. Vous travaillez. Vous vous êtes trompés. C'est pas grave. Une seconde chance vous est donnée. Aujourd'hui, vous manifestez pour conserver votre retraite à soixante ans. vous ne voudriez plus travailler. Pourtant, vous avez travaillé et/ou vous continuez. Vous attendez que ça passe. Finalement, çà passera. Et vous avec. Si vous approchez aujourd'hui la soixantaine, en 68 vous n'aviez pas loin de la vingtaine. Vous avez vu, vous avez su que d'autres mondes étaient possibles que celui qui s'est édifié, avec votre participation. Vous avez oublié, vous avez fait semblant d'oublier. Vous avez fait comme si travailler était digne, supportable, intéressant ou simplement humain. Les générations qui vous ont suivi ont mimé votre résignation, plus grotesquement : votre enthousiasme. Une seconde chance vous est offerte. Vous savez dans votre chair que vous ne voulez plus travailler. Que vous n'avez finalement travaillé que sous la contrainte, et que vous vous êtes faits, pour certains ; les illusions nécessaires. Laissez vos illusions derrière vous, si vous en aviez. Il en est temps. Vous en avez les moyens. Vous n'êtes pas tout à fait tari. Le gouvernement, la domination, en conçoit une certaine terreur. Ils voudraient vous faire rempiler pour quelques années de plus, que vous soyez vraiment vidés. Avant de vous lâcher dans la nature. Les gestionnaires de la société vous redoutent. Ils craignent qu'étant encore vivants, vous désertiez. Vous en avez les moyens. Plus que quand vous aviez vingt ans, peut-être. Vous avez les moyens de déserter, au prix de renoncer à l'adhésion à l'ordre social qui vous a consumés. Déserter veut dire agencer les conditions d'épanouissement de rapports moins mutilés que ceux que commande la domination marchande (absence de communauté comme d'inimitié et d'amitié véritables, camouflage des antagonismes de classes, légalisation de la classe ouvrière par divers dispositifs de neutralisation - accès à la propriété privée, sollicitation consumériste permanente, adhésion/participation au mirage spéculatif, auto-contrôle permanent - intégration/collaboration des organisations syndicales, etc.). Vous avez une dernière chance de ne pas vous trahir, de vivre, finalement. C'est celle de quitter le navire. En un sens, c'est notre dernière chance. Un mode qui va au gouffre veut s'assurer qu'il n'y va pas seul. Il veut nous entraîner dans sa course à l'abîme. Il est prêt à tout pour empêcher, pour anéantir toute sécession sociale. C'est pourtant la seule aventure à hauteur de vie qui nous soit ouverte, pour l'heure...

LE CHAOS SERA NOTRE GREVE GENERALE

ASSEMBLEES GENERALES SOUVERAINES !4

Tout le pouvoir appartient à l'assemblée, en ce qu'il est le pouvoir que chacun veut exercer sur sa vie quotidienne. Dans chaque établissement/entreprise l'assemblée générale élit (pour une durée déterminée) des délégués, révocables à chaque instant, mandatés afin d'enregistrer ses décisions et de les faire appliquer. Ces délégués n'ont donc aucun pouvoir décisionnel. Toute discussion, toute intervention doit aboutir à une proposition pratique. Une mesure prise en assemblée est immédiatement exécutoire.

LES FLICS HORS DES CORTEGES ! ou Après avoir appelé l'an dernier Sarkosy pour "sauver la démocratie", ils appellent la police pour sauver les retraites. Lors de la manifestation du 13 mai on a vu un groupe d'une centaine de policiers sous une banderole. Le mardi 20, une grosse centaine d'enseignants et postiers ont occupé le hall de la gare d'Avignon-centre. Face à l'imposant dispositif de sécurité (flics, RG, BAC, vigiles) les manifestants n'ont rien trouvé de mieux à dire/faire que : "'la police avec nous !". Il semble donc bon de rappeler que, si la situation l'exige, et notamment si la grève se généralisait et durait, ces policiers/manifestants seraient réquisitionnés et matraqueraient avec beaucoup de zèle leurs anciens copains de manifs. La police ne peut pas être avec nous. ... ET HORS DES AG ! Responsables syndicaux et flics des Renseignements Généraux peuvent s'acoquiner s'ils le souhaitent, mais les RG n'ont évidemment pas leur place au fond des AG ! ni ailleurs ! !

Médias collabos ! Avignon, lundi 19, sortant du cortège de la manif, un groupe d'une dizaine d'enseignants ont envahi les locaux de Radio Bleue afin de protester contre le traitement qui est fait au mouvement de grève vauclusien. S'ils avaient été un peu plus nombreux ils n'auraient pas eu de peine à "s'emparer" des ondes. Radio Bleue n'a évidemment pas informé ses auditeurs de cette action.

Sites internet recommandés :

http://greves84.ouvaton.org site d'information autonome sur les grèves dans le département.

http://traitsnoirs.lautre.net anarchistes-autonomes d'Avignon

"Celui qui, dans la guerre civile, ne prendra pas parti sera frappé d'infamie et perdra tout droit politique". Solon

Soyons ingérables !5

CNT-AIT. Union locale de Marseille

L'État huile les rouages du Capital dans lesquels nous sommes tous, exploités, pris sans distinctions. Tous, travailleurs des entreprises privées ou des services publics, subissons la modernisation du capitalisme qui nécessite autant la refonte des statuts des uns que la transformation des conditions de travail, d'embauche et de licenciement des autres. Certes, on ne dit pas profits dans les entreprises publiques, on parle plutôt de rentabilité, de coûts à réduire. Pour tous, c'est pourtant bien, au quotidien, l'accentuation de la pression Sur nos vies qui est en oeuvre. Le Capital et l'État s'emploient à nous gérer au profit des intérêts de la classe dominante. Face à cela, il n'est pas "d'idée du service public" qui tienne, pas de "politique sociale d'entreprise", de "partenariats" qui servent les intérêts des prolétaires. Nous ne pouvons pas décider de nos vies, surtout pas en accord avec ceux qui en profitent. Notre travail ne nous appartient pas ; notre travail, c'est de la plus-value, de la richesse à prendre pour les patrons de tous types. Alors ils la prennent, ils la volent, et ils le feront aussi longtemps que le salariat existera. Ainsi va la lutte de classes, qui ne cessera que lorsque nous y mettrons fin.

Attaque générale

Aujourd'hui, on assiste à la restructuration du secteur public, avec la mise en conformité de ces entreprises au fonctionnement global, mondial, capitaliste en somme de notre société. Par exemple en appliquant la décentralisation, qui est une forme de délocalisation de ses administrations ou de ses services, avec la nécessaire concurrence entre les boîtes et donc les travailleurs, la gestion de plus en plus pressante, la destruction des statuts et donc, au final, l'embauche massive de précaires sous des conditions très variables, depuis les CES de 6 mois jusqu'au contrats à durée déterminée de 5 ans. Ce n'est que la partie " publique " de ce qui est déjà en marche forcée dans le "privé " : l'État doit tout autant gérer ses employés comme le font les autres patrons, que se mettre, dans sa composition, à l'unisson du reste de la société : l'éducation, les transports, le téléphone, la poste et la médecine ne peuvent pas dépareiller du paysage mondial capitaliste. Public, privé, ici ou ailleurs, l'exploitation est la même quel que soit le patron. Depuis longtemps, les recettes pour l'accroissement des profits, pour satisfaire à la seule nécessité que connaisse le Capital, sont bien connues. Elles sont présentes partout, petites ou grandes entreprises, et dans le monde entier.

Partout les patrons nous exploitent avec ces méthodes là. Partout, le travail est intensifié, plus productif mais toujours aussi peut payé, voire moins. Partout, les patrons mettent en oeuvre la flexibilité, depuis les cadences de travail dans les usines qui tournent en continu, jusqu'à la mobilité permanente des équipes malléables, des ateliers à dimension variable, des services rentabilisés. Pour pouvoir nous exploiter dans n'importe quel cadre, le travail a été déqualifié. Partout, nous sommes interchangeables, corvéables à toute heure et en tout lieu. Partout, salariés, chômeurs, nous voyons baisser nos salaires présents ou à venir. La précarité a toujours été notre lot. L'attaque est générale, parce que c'est ainsi que la société capitaliste se modernise, accaparant notre labeur. Le capitalisme prospère depuis trop longtemps ! Le salariat est notre lot. Il régit nos conditions de vie. Quelle que soit sa forme, il fait de nous tous, exploités, des précaires. Jamais ce système ne nous permettra de réaliser pleinement nos vies, et les réformes successives n'ont pu que le renforcer. Aujourd'hui, nous n'avons plus d'autre choix pour nous y opposer que de lutter pour l'abolir.

Riposte de classe

L'attaque capitaliste que soutient l'État est générale, opposons une riposte de classe unitaire. Ne laissons personne gérer nos vies, et surtout pas notre colère. Par l'unité de tous ceux qui subissent l'exploitation, par ?delà les différences de boîtes, de statuts, de frontières, nous pouvons à tout moment rompre avec ce système. Pour une révolution immédiate, sans aucune transition, nous avons des armes de classe, l'action directe, la grève et notre solidarité pour attaquer le Capital et abattre l'État ! Pour ne plus jamais être dépossédés, abolissons la propriété, les classes sociales, le capitalisme ! Pour vivre libres dans une société libre, cassons la machine à exploiter !

A bas l'exploitation !

A bas le salariat Vive l'anarchie


1 Journal du Comité pour la Promotion du Kaos n°1, 25 mai 2003.

2 Pour contacter la rédaction de NO RAFFARAN ! ou le Comité pour la Promotion du Kaos, écrire à incivils@freesurf.fr.

3 Tract distribué le 1er février lors de la manifestation pour les retraites.

4 Tract distribué à Aix au rectorat le 22 mai 2003.

5 Union Locale CNT-AIT de Marseille. Vieille Bourse du Travail, 13, rue de l'académie 13001 Marseille. Tèl : 04.91.33.28.50. Permanences les ler et 3ème Mercredi du mois, de l5h à 18h30.