Txus

MANIFESTE INSURRECTIONNEL

(Pour l'abolition du travail salarié et du commerce) 

Adresse aux prolétaires

Un spectre hante le capital : C'est le fantôme de sa subversion

À l'instant même où tout a un prix, le plaisir du don et de l'égalité dans l'échange s'affirme face aux perversions et aux conséquences dévastatrices de l'échange marchand.

Piégés entre le travail forcé et le chômage, de plus en plus de prolétaires s'éloignent du salariat, où ils sont assurés d'ajouter l'aliénation à leur misère, et s'écartent de la protection étatique, où ils ont la certitude de ne recevoir que le juste prix de leur résignation.

Le besoin de collectiviser les moyens de production et de distribution renouvelle la vieille tradition coopérativiste où l'on partage équitablement les fruits de l'activité humaine.

La dictature de la marchandise est mise en cause dans une société qu'elle a jusqu'à présent soumise aux mirages de l'apparence.

L'indiscipline et l'insoumission gagnent du terrain.

Le mariage bourgeois n'est pratiqué que par quelques demeurés définitivement aliénées ou en instance de divorce.

La dissolution des vieux us et coutumes réactionnaires se propage sans cesse ; l'ensemble des anciennes mœurs souffre de la corrosion imposée par les tentatives de vivre sans entraves.

Tant qu'on s'est limité aux spéculations politico-philosophiques et à panser les blessures de la vieille société, on a jamais pu, ni su, reconnaître la valeur des " valeurs " morales qui lui servent de rempart. En nous éloignant des chemins tracés par les réformistes de la survie et en adhérant au mouvement des insurgés de la volonté de vivre, on s'esclaffe sans retenue devant les jérémiades qui ont assujetti l'humanité à la perspective du pouvoir. Vivant sans retenue on a compris que les dites " valeurs ", et la logorrhée qui va avec ne sont rien d'autre qu'un reflet de la déshumanisation et de la malversation des désirs les plus naturels de chaque homme et que la chosification de l'individu était son seul but.

On peut donc constater, avec joie, comme l'anarchie et le communisme s'insinuent partout.

En effet, chaque instant où l'on s'éloigne du renoncement, chaque moment où l'on réussit à saisir la volonté inébranlable d'être soi-même et que cette affirmation devient l'échelle d'appréciation du bien et du mal, de l'utile et de l'inutile pour la société, pour honorer l'homme et mépriser l'esclave. Chaque parcelle de pure joie opère un renversement de perspective qui met l'actuelle société en péril en écartant les êtres de la dialectique du pouvoir.

En opposition au paraître et à l'avoir qui a miné l'homme de l'intérieur se profile l'accomplissement de soi comme le seul chemin pour nous rapprocher de l'humanité.

Contre l'échange marchand qui a désagrégé la communauté humaine de ses formes primitives de communisme, transformant en marchandise l'homme et la nature et propageant les nuisances et le malheur partout dans la planète, se dessine la réalisation des rêves que l'humanité a toujours possédés et que l'individu retrouve en lui dès qu'il sort de son cachot intime.

En contradiction à la délégation de pouvoirs, base sur laquelle la hiérarchie peut se hisser en s'appuyant sur la passivité suggérée, fomentée et finalement imposée par l'institualisation de l'inaction, notre intervention dans la vie sociale nous dicte l'action directe pour contrecarrer les dessins bien connus des sorciers de droite, des matons de gauche et maquereaux des pauvres.

Là où le pouvoir crée des aires de soumission et de liens de dépendance (en suggérant d'isoler les affrontements pour mieux évincer la contestation et distribuer les récompenses à qui de droit) la subversion tend à penser et à agir globalement, à faire le lien entre chaque nid de contestation, à dépasser l'isolement des individus et des groupes, à recréer l'humanité à l'intérieur de chaque homme.

Le commerce et le salariat

 

Antan l'échange entre communautés s'accompagnait des tentatives d'équivalence sociale entre ce qui était échangé; toutes les manifestations culturelles avaient pour but la pérennité de l'équité sociale et de l'harmonie avec la nature.

Dans les relations humaines régies par les lois du commerce ce qui est fondamental c'est le bénéfice, la rentabilité, la possibilité de s'enrichir par le biais du commerce, l'échange inégal.

La rupture de l'équilibre social entre ce qui est donné et ce que l'on reçoit est la conséquence de la violence exercée par un des protagonistes de l'échange. Les plus forts, les moins probes, imposent leurs conditions et leurs lois à ceux qui se trouvent en situation d'infériorité, les condamnant à la dépendance.

Malgré des discours lénifiants des idéologues de gauche dans la réalité du monde mercantile, l'inhumanité existe dès les premiers instants de gestation de la production de marchandises. Le salariat et l'esclavage de ceux qui produisent les marchandises contemporaines se basent sur l'asservissement collectif et le joug individuel ; le processus de vente et achat est lui-même un processus de mensonge et de coercition.

Le " consommateur " achète, obligé par un besoin vital, ou prédéterminé par la nécessité sociale de représentation que l'idéologie capitaliste impose.

Les pauvres sont prisonniers de la nécessité ; quand ils achètent, ils le font sans connaître le réel contenu des produits, dont ils n'ont qu'une légère équivalence avec ce qu'ils croient rentrer en possession. Ils consomment aussi, victimes de la campagne permanente de publicité où l'on encense l'inutile et où l'acte même de posséder des objets a comme fonction sociale de faire fonctionner la société de consommation et de production des immondices.

De leur genèse historique, les rapports marchands se sont instaurés par la violence. La violence est incrustée dans chaque marchandise, c'est ce qui permet sa création, sa reproduction, sa circulation et sa pérennité. Elle est l'ingrédient qui opère la transmutation du rapport communautaire d'échange en mercantilisation de la sociabilité.

Le travailleur n'appartient pas à tel ou tel capitaliste, il ne peut le quitter aussi souvent qu'il le veut une fois périmé le contrat de location de sa force de travail. Le capitaliste le congédie aussi souvent qu'il convient, dès qu'il ne tire plus avantage de lui, ou qu'il n'en tire pas l'avantage espéré.

Or le travailleur n'a qu'un revenu : il vend son travail ; il ne peut pas planter là la classe tout entière des acheteurs, c'est-à-dire la classe des capitalistes, sans renoncer à vivre. Il n'appartient pas à tel bourgeois ; il appartient à la bourgeoisie, à la classe des bourgeois.

Le salaire est le prix d'une marchandise déterminée : le travail. Pourquoi le vend-il ? Pour subsister. Il reçoit ainsi le prix de sa dépendance.

Le capital suppose le travail salarié, le travail salarié suppose le capital : ils sont la condition l'un de l'autre ; ils se créent mutuellement.

Le salarié produit du capital qui à son tour sert à commander son travail, afin de créer au moyen de celui-ci des nouvelles valeurs.

Le capital ne peut s'accroître qu'en s'échangeant contre du travail, qu'en engendrant du travail salarié. Celui-ci ne peut s'échanger contre du capital, qu'en l'accroissant, renforçant ainsi la puissance dont il est l'esclave. Par conséquent, l'accroissement du capital est l'accroissement du prolétariat.

L'ouvrier s'appauvrit d'autant plus qu'il produit plus de richesse, que sa production croit en puissance et en volume. L'ouvrier devient une marchandise d'autant plus vile qu'il crée plus de marchandises. Plus le monde des choses augmente en valeur, plus le monde des hommes se dévalorise ; l'un est en raison directe de l'autre. Le travail salarié ne produit pas seulement des marchandises ; il se produit lui-même et produit l'ouvrier comme une marchandise dans la mesure même où il produit des marchandises en général.

Le capital suppose le travail salarié, le travail salarié suppose le capital : ils sont la condition l'un de l'autre ; ils se créent mutuellement.

Rendu étranger au produit de son travail, à son activité vitale, l'homme devient étranger à l'homme. La valeur de l'homme ayant été réduit à celui de la marchandise qu'il produit, les profits des capitaux étant en rapports avec les coûts de l'entretien de la précarité de ceux qui la produisent, il est logique que les capitaux se ressourcent dans l'immigration vers les lieux où la vie humaine ne coûte plus rien.

Le contrat de travail n'est que la légalisation d'une violence permanente ; en scellant assujettissement et dépendance, il prédétermine l'inefficacité de toutes les contestations permises, détermine l'ensemble de l'édifice politique de toute la société et définit toutes ses manifestations culturelles de la société. Dans la vie du travailleur, le solde de tout compte se conclut par un nouvel acte de guerre dans le rapport entre le travail salarié et le capital : l'esclavage du travailleur et la domination du capitaliste.

Les défenseurs du commerce et du salariat

 

Par transformation des conditions de vie, ils n'entendent nullement l'abolition des rapports d'exploitation, qui ne peut être atteinte que par des moyens révolutionnaires ; ils conçoivent par là uniquement des réformes administratives, devenues indispensable à la consolidation et au développement harmonieux du capitalisme. Leurs réformes s'accomplissent sur la base même des rapports d'exploitation et de spoliation sans affecter les rapports du capital et du travail salarié. Toute reforme proposée bute sur le mode d'exploitation : la main d'œuvre. Ils veulent la bourgeoisie sans le prolétariat.

Ces "fables" socialisantes subordonnent l'ensemble du mouvement anticapitaliste à leur unique tendance ; leurs actions politiques consistent quasi exclusivement en manipulations afin de dévier de leur objectif les tendances en voie de radicalisation. En fait leurs "utopies" ne sont que des extrapolations idéalistes d'aspects de l'actuelle société qu'ils prétendent embellir dans un futur promis.

Dans leurs exhortations machiavéliques sont présents tous les éléments constitutifs du Capital, mais ils prétendent adoucir les conséquences de l'affrontement inéluctable, en s'érigeant eux, ainsi que leur État de cocagne en intermédiaires indispensables de la réalité capitaliste et la félicité promise.

Leur politique est déterminée par leur identité sociale. Issues de l'aristocratie ouvrière, de la petite bourgeoisie, des agents du tertiaire et des fonctionnaires, c'est-à-dire les couches qui retirent de petits bénéfices du mode d'exploitation capitaliste et de leur impérialisme, toutes ces catégories n'aspirent qu'à prolonger leur statut social en le bonifiant. Ils se font d'une part socialistes, d'autre part économistes, c'est-à-dire qu'ils sont éblouis par la magnificence de la haute bourgeoisie et sympathisent aux douleurs du peuple. Ils se vantent dans le for intérieur de leur conscience d'être impartiaux, d'avoir trouvé le juste équilibre et le juste milieu... Le désir de vivre dans un confort de pacotille et le phantasme de la prolétarisation accablent l'imaginaire de ces couches sociales. Aspirant à devenir des vrais bourgeois tout en ayant peur de la prolétarisation, soit ils dépensent leurs sous dans des loisirs sans sens, soit ils comptent névrotiquement le pécule que l'État leur prodigue en vivant dans un ascétisme masochiste. Ils embrassent toutes les croyances que les moyens de désinformation distillent à leur usage. Dans tous les cas, ils vident leur vie du peu qu'il lui reste d'humanité.

Comprimés entre les gros porcs du capital et les prolétaires miséreux, ils voient leur avenir comme élément médiateur et modérateur dans la lutte de classes, sans comprendre qu'ils ne sont eux-mêmes qu'un complément dans la société d'exploitation.

Pour la plupart, ils rêvent petit et ils songent médiocre. Néanmoins certains de leurs chefs réalisent des analyses assez justes sur leurs sociétés d'exploitation sans jamais aller plus loin que des constats qu'ils emploient à leur avantage pour se hisser aux cimes du pouvoir.

Si leur "socialisme" est moutonnier, sentimental, les mesures économiques qu'ils proposent sont moins lyriques. Au programme politique idéal, toujours lointain et prétendument maximum, on lui accole un autre plus prosaïque, dit minimum, qui lui tient compte de la réalité… La conjoncture politique transforme le minimum en infinitésimal et, en s'aidant du sempiternel "réalisme politique " ils se contentent de vaporiser la société politique de phrases sur la "solidarité", les droits de l'homme et autres balivernes. À la gauche de la gauche…, même quand on se prétend révolutionnaire, on utilise les mêmes schémas idéologiques mais en radicalisant le verbe et en durcissant le discours et la gesticulation. Glissades verbales qui effritent leur gauchisme chaque fois que la réalité de la révolution ou de la contre-révolution impose la preuve du feu.

Pour la gauche qui est " aux affaires ", l'économie repose sur plusieurs piliers : le tiroir-caisse, la spéculation et un juste équilibre dans le partage des fruits du travail entre les principaux bénéficiaires de ceux-ci, c'est-à-dire, l'État capitaliste et l'avarice privée.

Comme leur idéologie masque la nature des liens sociaux qui unissent les individus, quand certaines éléments "radicaux" conçoivent des nouvelles mesures, en ajout à celles qui sont proposées par la gauche moins disposée au délire, ils prônent encore aujourd'hui, alors que l'histoire a donné déjà son opinion, et précédemment d'autres avaient déjà critiqué cette chimère capitaliste, l'égalité du salaire, son relèvement autoritaire, voire un salaire pour tous. En généralisant autoritairement le rapport travail-capital, ils conçoivent la société comme un capitaliste, collective et abstraite, et dans le meilleur des cas ceci n'étant qu'une meilleure rémunération d'esclaves. Si le léninisme l'a mis en pratique, avec le succès que l'on sait (URRSS, Chine, Cambodge), les nouveaux "anticapitalistes" vantent des mesures de ce type.

Notons bien que chaque augmentation de salaire s'accompagne de l'augmentation du prix des marchandises susceptibles d'être échangées contre la solde. L'ancien équilibre du "niveau de vie" est rétabli dans les nouvelles conditions d'existence. Toutes les gesticulations syndicalistes sont éternellement à recommencer dans un mouvement perpétuel de revendication qui enchaîne le salariat à la gestion du capital. Seule une surexploitation des prolétaires dans le "tiers-monde" permet l'aisance et le confort des fonctionnaires et de la petite bourgeoisie en général. Leurs fameux "acquis sociaux" reposent sur la misère de 95 % de la population de la planète.

Les non-dits des actuels syndicalistes révolutionnaires sont aussi dangereux que les illusions de syndicalisme tout court.

Il est remarquable de constater que dans ce domaine, comme dans d'autres, les nouveaux et les vieux "libertaires", fils spirituels de Proudhon, " libéraux " malgré eux et "anti-marxiste" acharnées, ne sont que l'aile débile du parti marxiste qu'ils prétendent combattre ; par ailleurs l'ensemble de leur ennuyeux discours est utilisé comme une pierre ponce avec laquelle ils voudraient user le soleil.

Faisons table rase sur le révisionnisme historique que la gauche propage a son avantage. Rappelons-nous.

Ceux qui défendent "le prolétariat" et prétendent "servir le peuple" se sont rendus complices et coupables de massacres en masse autant que d'assassinats à bout portant des opposants révolutionnaires. En Russie, en Espagne, ici et ailleurs. Assassins là-bas, complices ici. Complices avant-hier, assassins d'hier... De l'histoire ancienne ? Non. Puisqu'ils continuent à nuire. Les troupes du néo-franquisme et de BASTA YA sont dirigés par des anciens léninistes, Partout ils forment le gros de la troupe prêt à dévier l'impulsion révolutionnaire vers le réformisme. Qui sont les plus acharnés à l'heure de condamner nos camarades "violents" ? Ceux justement qui proposaient la dictature du prolétariat pour écraser les conseils ouvriers. De Gênes on peut sortir le même enseignement que dans la Basconie espagnolisée, dans cette Europe qui prétend incarner le maximum de la civilisation droitl'homiste, ce qui la sépare de la barbarie a l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes.

Pour être réjouissant, autant qu'exemplaire, on se souviendra comment à Gênes la délégation de la LCR, ces trotskistes français, qui en leur temps ont tant cogné sur les "autonomes", était à la remorque d'une manifestation issue de cette mouvance. Par la suite, ils eurent l'occasion de nous amuser en démontrant ce qu'ils savent le mieux faire : reculer en scandant "ce n'est qu'un début continuons le combat". Il est bien plus sinistre d'observer avec quel sang froid et perfidie des anciens léninistes, travestis en humanistes, comme avant-garde alliée aux troupes du néo-franquisme socialisant, font le décompte des cadavres tout en refusant au peuple basque son droit démocratique à l'autodétermination.

Les héritiers directs du socialisme mou, participants actifs aux guerres mondiales et à toutes les aventures coloniales, appliquent des solutions que la droite, elle même, serait incapable de faire admettre à la société. Léninistes, staliniens et trotskistes qui ne sont que les grandes gueules de la social-connerie, ne se différencient du reste de la gauche que dans le degré de surenchère dans la revendication. Les uns cachent avec application les crimes de leur démocratie, les autres, orphelins du "socialisme réel" optent sans réserves pour la "démocratie réelle", ensemble, ayant épuisé les meurtres et toutes les délices communs au colonialisme et au "socialisme", ils adulent avec rage les "droits de l'homme" .

Quels crédits attribuer à ces propositions de futurs ?  Ceux qui peuvent se déduire de leur comportement passé.

Rénovation et refondation du réformisme

Les fractions les plus clairvoyantes parviennent à être les éléments de régénération d'une société qui nécessite de se dépasser sans cesse, les phalanges les plus idéologiques (les plus extrémistes et les plus abrutis) n'exprimant que les crispations des secteurs mal intégrés dans le processus de domination.

Un nombre assez important des débris du passé et des éclopés du présent sont devenus écologistes autour du parti des " VERTS ".

Si chez les socialistes, le cynisme a remplacé les propos moralisateurs (difficilement soutenable en temps de rapine), chez les Verts le double langage remplace la double appartenance. Leurs théories sont la fidèle expression de leur pratique : ne se "révoltant" que contre ce que le capitalisme peut y remédier, ils finissent par le renforcer. De là, leur "antiproductivisme" reste une énonciation sans démonstration, se dissolvant dans la fortune du pouvoir, et assurant leur misère morale.

Ces mêmes individus par le passé, et avec la réussite que l'on sait, défendaient la classe ouvrière, actuellement, et uniquement pour assouvir leur soif de pouvoir sur les autres, autant pour masquer leur impossibilité de vivre au quotidien autrement que sous l'emprise du mensonge, ceux-là mêmes défendent aujourd'hui l'environnement… Mais comme on l'a déjà pu constater, pas plus que n'importe quel autre groupe politique, et plutôt moins que certains groupes non médiatisés, se laissent déborder sur le terrain des luttes par n'importe quelle association de buveurs d'eau.

Enfantés par l'utilitarisme socialisant, ils professent une "écologie" tout aussi utilitariste.

"Une société un peu plus écologiste", "un peu moins de pollution" et quelque taxe allant l'encontre du but recherché voilà le fin du fin de la politique de la nébuleuse verte. S'ils ont captivé par les alliances avec ceux qui gèrent déjà le monde, c'est parce qu'eux-mêmes n'aspirent qu'à le rendre plus hygiénique (même si par frigidité intellectuelle ils refusent de se l'avouer à eux-mêmes).

La syndicalisation de la vie quotidienne et la politisation de la mendicité a fait visiter au monde ouvrier en lutte toutes les impasses du capitalisme.

La tendance à enfermer l'action revendicative dans les limites du capitalisme, l'aspiration à un capitalisme sans crises, avec des salariés bien payées et des pauvres secourus par des âmes sensibles, la proposition d'un capitalisme qui se développe d'une manière " écologique" , c'est-à-dire avec un développement éternel ou " durable" , d'une agriculture " raisonné " dans les pays riches, " barbare" et à haute rentabilité là où les petits-bourgeois ne vont pas en vacances. Quand l'ensemble des maîtres du monde propose, ici et là, le développement "soutenable" c'est parce que le désastre de l'insupportable dévalorise leurs capitaux. La viabilité d'un nouveau type de développement marchand ne peut être objet de planifications que si les nouvelles sources de valorisation sont plus productives pour le capital que les antérieurs. De fait le capital intègre dans son processus de valorisation le double mécanisme de production et d'élimination des déchets. Les "écologistes politiques" ne sont que les éboueurs du Capital.

L'hystérie revendicative des " oppositions ", dans tous les pans de la vie sociale, se transforme en conformisme obtus dès qu'ils sentent dans leurs mains une petite parcelle de pouvoir.

Les "écolos" ont bien fini par obtenir la part de pouvoir qui leur revient de droit, dû à la servilité tant de fois démontrée vis-à-vis du capital et à l'esprit de sacrifice si bien épanoui dans leur tache à renforcer l'État.

La fureur réformiste capte les nouvelles palpitations de la subversion afin de contenir, récupérer et dévier l'émergence des tendances s'orientant vers la reconstitution de la communauté humaine. Les plus "branchés" nous parlent donc de citoyennisme, de" l'économie solidaire" et du "commerce équitable". S'autoproclamant "anticapitalistes", mais ne s'opposant pas aux rapports sociaux constitutifs du Capital, il pestent contre le produit fini (la marchandise) prétendant même refuser la marchandisation du monde, mais point les rapports sociaux qui fondent la marchandise, rendent indispensable l'étatisation de la société et conduisent à sa globalisation. Dès sa naissance, l'économie solidaire apparaît comme satellite de l'économie libérale et tend à assimiler des secteurs qui échappent à la valorisation capitaliste ; ce sont les faibles taux de profits de certains secteurs de l'économie libérale qui imposent cette dérive dans la marche à leur intégration.

Le socialisme d'État pendant la Révolution française de 1848 avait imaginé les " ateliers nationaux " pour absorber le chômage en canalisant, au profit du capital, l'impétuosité révolutionnaire. À la même époque des amies des pauvres et des conseilleurs des riches proposaient des formules plus libérales : une nouvelle monnaie, bien accueillie par les capitalistes les plus drolatiques, ainsi que la mutualisation de la misère salariée par le biais de une "Banque du peuple", ce qui fut applaudi par la petite bourgeoisie. À chaque tentative révolutionnaire, il apparaît une tentative tendant à approfondir l'étatisation de la société, couplé de gesticulations liberto-liberales.

L'empire de la marchandise et sa mondialisation sont conséquence et aboutissement. Ce sont les rapports sociaux qui transforment l'action créative des hommes en activité aliéné et le produit fini en marchandise. La mondialisation comme uniformisation culturelle comme dynamique conduisant à la dissolution des communautés régies par d'autres rapports sociaux que ceux de l'économie libérale, l'hécatombe de la biodiversité, l'asphyxie des réalités nationales et la prolétarisation de l'ensemble de l'humanité n'est que le terminus d'une évolution économique. Contradiction dans les termes, le " commerce équitable " ne pouvant se passer de la plus-value inhérente a l'activité marchande, l'équité n'est dans ces conditions que de la poudre aux jeux. Elle est là pour masquer un déséquilibre persistant, entre les acteurs de l'échange et dont un des protagonistes tente de "moraliser" sa situation réelle de domination, avec des jeux de mots, il voudrait bien évacuer sa mauvaise conscience.

À présent, pour détourner de réelles aspirations séditieuses, "l'économie solidaire" et le prétendu "commerce équitable" transforment les expériences de rupture en apartheid pour des malheureux. Des mesures législatives sont imaginées pour rentrer au forceps les conséquences pratiques de ces mirages idéologiques dans la réalité capitaliste ; des suggestions et des recommandations sont faites afin de corseter juridiquement les rapports capital-travail dans la tentative inutile de diminuer les conséquences logiques de l'économie libérale. L'électoralisme est la seule motivation des propositions qui n'ont aucune chance d'aboutir, encore moins de s'appliquer, puisqu'elles constituent en fait une soviétisation partielle de la réalité libérale, elles finiraient par être autant d'entraves qui empêcheraient le bon déroulement du processus de valorisation capitaliste sans rien apporter aux salariés prisonniers d'aberrations politiciennes et idéologiques.

Éloge des masses et du Parti, dans le stalinisme et le national-socialisme, glorification de l'individu dans le libéralisme triomphant ; à chaque phase de l'évolution du capital l'idéologie dominante se peaufine en évoluant et en s'accouplant. Temps modernes et matrice commune, on parvient à conforter l'individu dans sa déshumanisation et dans son isolement.

Le citoyennisme est cette idéologie qui voit dans le Capital, une sorte de force neutre qui, gérée autrement, pourrait faire le bonheur de l'humanité au lieu de sa perte. Maintenant que seuls des déchets idéologiques du passé réclament encore une gestion ouvrière du Capital, dans la trousse militante, la lutte des classes a fait place à la lutte démocratique. Les pseudos solutions réalistes avancées par les citoyennistes apparaissent dès lors pour ce qu'elles sont réellement : les moyens pour le Capital de maintenir l'ordre des choses et de contenir, voire réprimer, toutes velléités de subversion des rapports sociaux.

Bien sûr le citoyennisme démocrate-radical n'est pas révolutionnaire. Il le reconnaît lui-même en déclarant qu'il veut des réformes transformatrices créant a long terme " l‘économie solidaire". Tout comme celui de ses aînées, ce programme est contre-révolutionnaire, il s'oppose à la perspective communiste et défend le Capital contre la pure et simple expropriation et la constitution de la communauté humaine.

Voilà comment, sans cracher sur aucune subvention de l'État, les adorateurs des icônes médiatiques tout en vociférant contre le marchandisage du monde, encensent, dans le même élan, l'individu marchandisé, le citoyen.

Des idéologies à la place des religions, marxisme et antimarxisme, le terrorisme intellectuel des extrémistes, la vacuité et la futilité de l'extrémisme des intellectuels, l'étouffement de l'esprit critique par les modérés, des dogmes mous et la science de la plus-value, le misérabilisme petit bourgeois et le cynisme des serviteurs de l'État…, et autres eceteras.

Hier Lénine, Mao et Jean Jaurès, aujourd'hui Jospin et Blair, et ne pas oublier le petit militant de base et le votant crédule. Ce qui hier pouvait paraître comme alternative sociale apparaît aujourd'hui comme une permutation exclusivement politique. L'absence de réelle alternative est perçue par la population, elle l'exprime par une muette abstention…

Suite à une succession d'accords internationaux, l'interpénétration des capitalismes "nationaux" conduit à entériner unanimement une gestion collective et internationale des richesses, ainsi qu'une conduite analogue et synchronisée, dans l'administration comptable et politique de la misère.

Tout programme politiquement "responsable" se conforme aux accords internationaux qui prédéterminent et délimitent les possibilités de proposition et d'action locale. L'absence de perspectives révolutionnaires et la désillusion causées par de fausses promesses ont favorisé l'éclosion de que l'on appelle "la pensée unique". Sans oublier la base économique (mondialisation de l'échange marchand et anéantissement des communautés primitives) on ne doit pas mésestimer l'apport de la social-démocratie dans la propagation de la pensée unique et dans la gestion de la réalité mercantile mondialisée.

De sa naissance, le "socialisme" s'affirme comme force exclusivement politique, médiatrice indispensable entre prétendus futurs possibles autant qu'indéfinis mais toujours paradisiaques et des propositions concrètes autour d'une continuation rénovée du cauchemar marchand et salarié.

Tous sont unanimes à critiquer la "violence". Organisée ou anarchique, politique ou non, individuelle ou collective, …. Oui !, elle sape leur pouvoir. Qu'elle émerge des abîmes de l'individu mortifié par la socialisation de l'apparence et le nihilisme de la possession où qu'elle soit la conséquence d'une démarche réfléchie, programmée et collective, le déchaînement contre les pouvoirs effrite le consensus social, rendant visible la perfidie des maîtres et la docilité des esclaves. En plus (et ceci ils ne le perdent jamais de vue sachant qu'il en va de leur vie) ils prennent conscience qu'ils peuvent être pris, au hasard des mauvaises rencontres, pour cible dans une guerre qu'ils veulent ignorer et qu'ils se donnent tant de mal à travestir. La cruauté des conditions sociales, (donc eux sont les bénéficiaires par rétrocession) la sauvagerie et le hooliganisme politique, (dans lesquels ils sont parties prenantes, soit parce qu'ils participent directement a l'exercice du pouvoir, soit parce qu'ils sont complices, en militant où en votant pour ceux qui ignorent le scrupule), n'a pas pour eux le même sens.

Ils n'ont pas tort. Leur barbarie est à l'origine de toutes les actions contre les symboles, les institutions ou les personnes qui profitent d'un système qui se maintient par leur bestialité, tandis que la colère des damnés a le pouvoir d'affaiblir leur monde de merde.

Ne ressentant pas la bestialité des rapports sociaux, puisqu'ils n'ont pas à endurer les conséquences les plus mortifères, ils sont toujours prêts à condamner les actions révolutionnaires, et à faciliter le travail de la répression en se comportant comme des délateurs.

Individuelle ou en groupe, sporadique ou planifiée, suicidaire ou pas, la violence contre les éléments constitutifs du capital inscrit ses protagonistes dans le trajet de la révolution.

Comme on peut le constater avec ce catalogue non exhaustif de ces méfaits, c'est la gauche qui fabrique les chaînes qui attachent les prolétaires au capital.

Que se soit sous sa forme "soft", où ce qui importe ce sont les "moyens" , ou dans sa forme "hard", ou l'important c'est la manière…………On peut dire, bien malgré K. Marx, que le "marxisme ", et au-delà, toute pensée de gauche, a réduit, la classe ouvrière a l'impotence ; elle n'est rien d'autre que l'opium du peuple.

LA SUBVERSION ET LES RÉVOLUTIONNAIRES

Révolutionnaire, le féminisme, et la lutte contre les nuisances du capitalisme.

Révolutionnaire, toute lutte que tend à donner aux travailleurs la totalité des fruits de leur travail.

Révolutionnaire la transformation de la revendication en réappropriation.

Révolutionnaire, la lutte des peuples qui refusent de se soumettre a des États étrangers.

Révolutionnaire toute tentative de subvertir la culture du lucre.

Subversif est tout acte de générosité.

Révolutionnaires sont les jeunes qui s ‘opposent à la manipulation et aux mensonges des adultes.

Subversives, les indisciplines.

Révolutionnaire, l'union libre.

Subversives, les désobéissances.

Révolutionnaire qui choisit d'exercer l'inaliénable droit à la violence face à la brutalité quotidienne des patrons et marchands, face à la violence institutionnelle, étatique ou privée.

Révolutionnaire, une vie pleinement vécue au lieu de l'existence capitalisée par la monotonie et l'ennui.

Révolutionnaires ceux qui choisissent l'insubordination comme norme de conduite dans toute circonstance.

Subversifs, ceux qui pratiquent le sabotage.

Quant à nous on se positionne en première ligne, face à notre ennemie, voilà pourquoi on n'est l'avant-garde de rien ni de personne ; sans attendre, on trouve dans notre propre existence le contenu et le matériel de l'action subversive :

Favoriser l'insoumission et généraliser la désobéissance ;

Abattre nos ennemis les plus proches et buter des salopards, par nous inconnus, mais déjà dénoncées par leurs propres perfidies ;

Avouer publiquement notre complicité, avec les auteurs d'actes qu'on aurait pu et dû commettre nous-mêmes ;

Combattre les bienfaiteurs du " prolétariat ", les maquereaux des pauvres et tous les sauveurs de l'humanité ;

Jamais se désolidariser des individus ou groupes qui s'attaquent frontalement et par la violence aux représentants, de gauche autant que ceux de droite, du Capital ;

Exproprier n'importe quel capitaliste pris au hasard ;

S'associer, à d'autres pour mieux vivre ;

Ensemble, penser et agir globalement ;

Chacun de nous en participant au combat sur plusieurs fronts, on prendra les mesures que la lutte nous dictera ;

Les conséquences de nos propres actes nous pousseront toujours de l'avant.

Agir conformément aux désirs les plus élémentaires nous situe directement dans l'action. L'impérieux besoin d'assouvir nos penchants rend superflue toute attente d'une hypothétique "révolution".

Notre action n'est pas un " exemple " que d'autres doivent suivre, on ne prétend pas libérer ceux qui se plaisent dans leur déchéance, pas plus que ceux qui s'y déplaisent.

La "transition" révolutionnaire se fera à l'intérieur du capitalisme, elle se présente comme une succession continue et cumulative des moments libératoires donc les protagonistes seront tous ceux qui refuseront pratiquement l'aliénation quels que soient la lucidité et le degré de développement de conscience qu'ils auront acquis dans le processus de lutte. Pendant mille ans, le capitalisme se développe à l'intérieur de la société féodale, l'éradication définitive du mode d'exploitation capitaliste sera la conséquence de la généralisation des réalisations communistes et de la contamination de l'esprit anarchiste dans des secteurs de la population, lesquelles répudiant l'actuelle société construiront progressivement une nouvelle.

Si pour combattre un ennemi commun il n'est nullement besoin d'une alliance particulière, les appétences communes nous ferons abandonner des particularismes désuets, devenus des entraves dans la lutte, pour être attiré par l'union dans l'action. Aucune superstructure unitaire viendra remplacer l'harmonie de réponses face au capital. C'est au sein même de la classe dont nous faisons partie que doivent se trouver les lignes de rupture avec la prison consensuelle du Capital ; c'est aussi à l'intérieur de la complexité de mouvements séditieux qu'on doit chercher des complicités. Pour s'accomplir, chaque élément de la subversion doit tendre obstinément vers l'entente pratique avec d'autres éléments en rupture avec le capitalisme ; ceux qui attendent le grand soir et ceux qui sont revenus de tout sans jamais être aller nulle part seront toujours tétanisés devant la violence du petit matin et reculeront perpétuellement devant ce qu'il faut faire dans l'immédiat. Le communisme, l'anarchie ne sont pas un but vers lequel on doit tendre en comptabilisant nos pas.

La révolution n'est pas un problème d'organisation, mais de contenu des luttes.

Ne pas vivre comme d'esclaves, ne pas avoir des esclaves, le don à la place de l'avarice et la cupidité, la probité au lieu de la corruption, le communisme est avant tout une démarche morale. L'anarchie et le communisme, c'est une manière de vivre, autant qu'un combat contre ce qui nous dénature et nous asservit, contre ce qui nous empêche de vivre.

Le mouvement qui tend à subvertir la société capitaliste, en dissolvant et en annihilant les rapports de domination et en dépassant les valeurs qui scellent leur contrat inégal, n'a pas pour origine un idéal auquel une future société devrait se conformer, il est l'aboutissement des réelles tentatives faites par l'homme pour se réapproprier la totalité de sa vie.

Nous appelons communisme le mouvement qui abolit dans l'immédiat l'état des choses actuelles et non point une nouvelle utopie, ni un futur quelconque.

La théorie révolutionnaire globalise et intègre, en dépassant les partialités, chaque élément de contestation au mouvement capitaliste et chaque réalisation de l'action subversive ; elle doit combattre les vieilles rengaines d'antan ainsi que les tentatives pour réduire chaque combat actuel à sa partialité.

L'action révolutionnaire qui émane spontanément et qui naturellement s'organise dans les luttes, engendre les réalités et les éléments théoriques que la subversion sociale opposera au monde qui nous tyrannise.

À partir de chaque tentative de reconstitution de communauté, des coopératives, des squats, de toute union libre on doit effacer de nos bannières les divises conservatrices et inscrire les seuls mots d'ordre révolutionnaires :

Abolition du commerce

Abolition du travail salarié

L'anarchie et le communisme ? OUI ! SANS DÉLAI AUCUN ! ! !

 Considérant :

Que notre émancipation ne peut être que l'œuvre de nous-mêmes

Que la misère sociale des prolétaires, les nuisances écologiques, l'avilissement culturel et l'asservissement politique des peuples (autant envers des sociétés dominatrices étrangères qu'envers des élites autochtones) sont le résultat inéluctable de la dynamique économique engendrée par les rapports sociaux inégalitaires : la spoliation des plus démunis par le biais de l'échange marchand, l'exploitation de l'effort humain par le moyen du travail salarié et l'esclavage et la multiplication des pollutions partout ou le profit exerce sa dictature

Que l'échange marchand décomposant toute communauté, impose la seule sociabilité cannibale de l'argent ; le travail salarié transformant l'homme en marchandise, il l'individualise et le massifie, le vidant de sa nature humaine

Dans la " démocratie réelle ", chaque citoyen est rempli d'obéissance et de servilité, la sociabilité des individus défendant le statut quo, ou voulant l'améliorer, est faite de soumissions, craintes, et résignations. La défense du " marché " étant leur seul avenir. Leur culture une symbiose de conformisme et avarice où les " valeurs" ne s'étalonnent qu'en argent. Dans leur société, la fourberie est incluse dans l'acte législatif lui-même, lequel ne fait que couronner la roublardise. Autant par l'inadéquation de la législation aux méfaits commis, que par les possibilités des "procédures ", les élites économiques et politiques glisseront sans dommage dans les méandres offerts à eux sous de multiples prétextes. Les " rendus " de leur " Justice " jamais n'effaceront les abus et exactions de leur système. Leur système éducatif remplissant parfaitement son rôle d'institution normalisatrice de la sujétion et de la docilité ainsi que de socialisation de la moralité marchande. Les futurs esclaves et assistés apprennent à obéir et à intérioriser leur détresse sans aucun mouvement de révolte et les futurs maîtres à commander sans états d'âme ; ni les uns ni les autres n'agiront jamais contre les prédéterminations qui les enferment dans une société de classes et les condamnent à l'ennui

Que les partis politiques étant l'émanation des groupes sociaux intéressés par la pérennité du système d'exploitation capitaliste leurs actions et propositions ne prétendent que faire perdurer la structure économique et sociale qui fait leur identité. Leur propagande entreprise à laquelle contribuent tous les médias ne fait que normaliser la barbarie et défendre la bestialité capitaliste. Les syndicats, au lieu d'être des moyens d'émancipation, comme on aurait pu l'espérer, quand l'élan révolutionnaire primait sur les tendances conciliatrices inhérentes a l'aristocratie ouvrière, sont devenus, tout au contraire, des outils de subordination des salariés envers le capitaliste et leur État

Que les partis politiques et les syndicats sont des organes de co-gestion de la société capitaliste et en aucun cas ils envisagent la suppression des rapports marchands et de l'esclavage salarié ; c'est à travers ces appareils que les élites politiques et les bureaucraties syndicales tirent pouvoir, bénéfices et avantages en assujettissant l'ensemble des travailleurs à l'économie productiviste et à l'idéal consumériste tout en réduisant ses luttes à la mendicité institutionnelle. C'est grâce à eux que le capitalisme prévoit devenir éternel, les plus modernes des avant-gardes néo-capitalistes proposant une nouvelle rationalité dans l'exploitation de quelques lopins de terre, ainsi que la possibilité de rendre DURABLE, ce qui n'a jamais été que provisoire, et SOUTENABLE aux mieux lotis ce qui ne l'a jamais été aux prolétaires

Que les rapports sociaux qui ont engendré le capitalisme ont été instaurés dans la violence. C'est par la violence qu'ils continuent à corseter la société l'empêchant d'évoluer vers le communisme. Par la violence, ils ont détruit les communautés ayant d'autres rapports sociaux que le mensonge mercantile

Par la violence et la coercition ils ont détruit cultures, langues et peuples. Des rapports sociaux capitalistes ne peut naître que la violence

Les seuls responsables de toute violence sociale, quelle que soit la forme dans laquelle elle s'exprime, ne sont autres que ceux qui exercent le pouvoir, ainsi que ceux qui se complaisent dans une existence de laquais

Que si l'uniformisation de la culture et de la pensée est la conséquence inéluctable de la domination des forces du " marché " , il est aussi le fruit de l'abandon de la " gauche " des aspirations éthiques que les révolutionnaires nous ont légué et qui encore aujourd'hui se dégagent de chaque révolte dirigée contre le monde du capital

Que le mouvement qui tend à abolir les rapports de domination et à annihiler les valeurs morales que scellent les contrats de subordination est la conséquence spontanée de réelles tentatives faites par l'homme pour se réapproprier la totalité de sa vie, et que ce mouvement correspond entièrement à notre manière de vivre et qu'il guidera l'action que l'on mènera dans la société afin de propager le don, l'égalité dans l'échange et l'abolition du travail forcé et aliénant

Pour toutes ces raisons a été constitué la présente association afin de mettre en œuvre toute action nécessaire à l'extension d'un mouvement dans lequel nous ne sommes que partie prenante.

 

ELLE DÉCLARE :

Que tout associé reconnaît dans ces considérations la base de sa conduite et agira sans relâche et en toute situation pour sa mise en pratique

Que pourront devenir membres de notre association tous ceux qui agiront consciemment contre les multiples méfaits du capitalisme

C'est dans cet esprit que les statuts suivants ont été conçus :

ARTICLE 1 :Sous la dénomination ACTION COMMUNISTE, le soussigné et toute personne qui aura adhéré aux présents statuts forme une association

UNIS ET SANS COMMANDEMENT

(À propos de notre nom) Nos détracteurs, hommes très avisés quand il s'agit de défendre le pouvoir qu'ils exercent sur le monde, n'ont jamais manque de nous qualifier de communistes, voir d'anarchistes. Ils n'ont pas eu tort.

En effet, il n'y a pas de communisme sans anarchie. L'État communiste est un leurre du fascisme rouge. C'est la société conçue comme un capitaliste collectif, gouverné par une minorité usurpatrice des moyens de production de la vie et exerçant leur domination. Il est temps que les libertaires affirment leur nature communiste, sans se laisser usurper le nom par des totalitaires.

Rien ne nous indique que puisse exister un futur anarchiste sans que la communauté humaine expulse d'elle même les facteurs économiques et moraux qui la désagrègent sans cesse et qui rendent inévitables l'autoritarisme et l'État

L'abolition des pouvoirs et le total épanouissement de chacun présuppose l'abolition de toute appropriation à usage privatif des biens qui sont communs a l'humanité : les ressources naturelles et les fruits du labeur humain

 

 

ARTICLE 2 : Cette association a pour objet :

La mise en pratique collective de moyens de propagande en faveur de l'indiscipline et de l'insoumission afin de fomenter la dissolution des us et coutumes contraires a la nature humaine

 Favoriser l'appropriation collective des outils de production et d'échange afin d'aboutir immédiatement et sans délais aucun a l'émancipation, en établissant des rapports égalitaires avec ses semblables

 Agir en toute circonstance contre les manifestations de la domination capitaliste

 Apporter notre soutien a tous ceux qui luttent pour leur libération

SOLIDAIRES PARCE QUE SANS COMMANDEMENT

Pour nous les moyens de lutte se confondent dans notre existence avec le but de notre activité... Si l'abolition du salariat et du commerce sera la dernière conséquence de l'expansion du mouvement anticapitaliste, autant que de l'implosion du capital lui-même, la suppression du travail aliéné et de l'échange inégal sera aussi la base de toute association impulsée par nous

ARTICLE 3 :Le siège social est établi au cœur des luttes………….l

On nous trouvera partout ou le mouvement subversif tendra à fissurer le capitalisme et à reconstruire la communauté humaine.

On sera là où des hommes refuseront de produire des insanités, de consommer des immondices et d'assujettir leur vie au spectacle politique.

Dès que quelques prolétaires refuseront de supporter l'imbécillité environnementaliste, ou tout autre nouveauté du capitalisme démocratique ; quand les zapatistes de partout décideront de dire basta, nous ne seront pas loin.

Bref, au cœur de la contestation radicale contre le capital : voilà ou notre siège social a toujours été, est et sera

ARTICLE 4 :L'association se compose uniquement de membres actifs. Ils se structureront suivant leurs besoins et les exigences du combat. La nature de notre action rend inutile et contraire à l'esprit de notre lutte tout construction organisationnelle autre que les groupes de base.

Ne pourront être membres de l'association que ceux dont l'activité sociale va déjà, et depuis longtemps, dans le même sens que celle du mouvement tendant à abolir le capitalisme.

ARTICLE 5 :Les ressources de l'association seront composées d'apports de toute personne qui participera a notre action.

ARTICLE 6 :Tous les ans aura lieu un Congrès composé de tous les associées désirant y participer. Ce Congrès ouvrira l'association à de nouveaux adhérents, exclura tous ceux qui n'agiront pas conformément aux principes librement choisis au moment de l'adhésion, fera le constat de l'abandon de la pratique anarchisante de ceux qui agiront en faveur du capital, et statueront sur toutes les questions qui lui seront soumises. Il nommera un Conseil général, qui n'aura d'autre rôle que préparer le Congrès suivant.

ARTICLE 7 :C'est par tirage au sort qu'on nommera les membres du Conseil général

Ils auront la charge du secrétariat, la trésorerie et la représentation légale.

Toute représentation, autre que juridique, sera l'affaire de chacun associé, les circonstances dictant celle ou celui qui se chargera de dire publiquement notre pensée

ARTICLE 8 :Tout ce qui n'est pas prévu par les présents statuts sera déterminé par des règlements internes ou des nouveaux articles que chaque congrès pourra établir et réviser

La révolution ayant été déclaré permanente depuis plus d'un siècle la durée de l'association sera limite par l'existence de toute entreprise qui portera atteinte à la vie et à l'intégrité morale des hommes

PRÉSIDENTS : LISSAGARAY, Bakounine et K. Marx

TRESORIERS : J.M. ROUILLAN, CIPRIANI et Menigon

SECRETAIRES : O. Solé, DURRUTI et Jean Blinski

PORTE PAROLES : D GUERIN et G MUNIs

TXUS

Source : http://mx.geocities.com/mayo_37/041001.html