La Commune de Paris, la culture et l'éducation La Commune de Paris est conçue par le bourgeois courant, encore traumatisé par cette comète révolutionnaire, comme une simple période de soulèvements inconséquents et de, luttes destructrices sans aucune finalité constructive. Pour ce bourgeois moyen la Commune est seulement négative.
Cette vision est explicitée dans la présentation donnée par la presse traditionnelle de l'action des communards en ce qui concerne l'enseignement et la culture ; il s'agit toujours de stigmatiser les fermetures d'écoles et de mettre en avant l'élimination de la colonne Vendôme ou l'incendie des Tuileries.
Pour ceux qui se situent de l'autre côté de la barricade en cette affaire, l'œuvre de la Commune, loin d'être dévastatrice, comporte de nombreux actes positifs, tant sur le plan de l'éducation que sur celui de la culture ; nous tâcherons de les voir à travers l'étude qui suit.
Cependant soutenir la Commune ne veut pas dire être des inconditionnels de cette période et qu'il faut éviter toute critique.
L'originalité de l'esprit révolutionnaire c'est sa capacité critique, l'honnêteté de son analyse doit tendre vers l'objectivité, tout en conservant des options bien précises ; il ne s'agira donc pas ici de manier l'encensoir pour enfumer les côtés faibles de l'action de la Commune de Paris, mais bien de tenter de voir ce qui a été réellement réalisé, dans quelles conditions, et ce qui aurait pu l'être, ou plutôt ce que nous aurions aimé découvrir, cela pourra amener une certaine critique. La critique dans ce cas-là se veut productive, elle permet de souligner des erreurs difficilement appréhendables, surtout par les acteurs de la Commune qui furent pris dans le tourbillon d'un temps qui ne dura finalement que 72 jours, et encore, d'une période de guerre dans laquelle l'acte militaire compte plus que la construction révolutionnaire.
Malgré toutes ces difficultés, la Commune osa entamer un travail en profondeur pont la récréation d'une éducation dans le sens révolutionnaire, de même qu'elle sut au travers des idées exprimées par certains de ses hommes, prendre position face au problème de la culture, de l'artiste et sa place dans une société qui se voudrait égalitaire.
Pour tenter de comprendre ce que fut l'action de la Commune dans le champ de l'enseignement et de la culture, nous verrons ce que furent les idées directrices puis le chemin qu'elles prirent pour entrer dans la phase de réalisation, pour ensuite nous pencher sur le cas de l'absence presque totale des pédagogues dans cette édification et, en conclusion, nous interroger sur la valeur d'exemple de la Commune et ce qu'il est utile d'en retirer comme enseignement positif pour continuer la marche vers la révolution.
Barricade rue des Abbesses (Paris 18è)
LES IDEES DE LA COMMUNE SUR L'ENSEIGNEMENT ET LA CULTURE
Dans l'analyse des idées de la Commune sur l'enseignement, ce qui étonne le plus, c'est le fait qu'elles portent surtout sur la structure plus que sur le contenu et à l'inverse, dans la culture, plus sur le fond que sur la structure.
Les trois grands thèmes de la Commune sur l'enseignement, nous les trouverons exposés dans un texte que le groupe l'Education nouvelle, composé d'enseignants et de personnes de bonne volonté se retrouvant dans un lycée de Paris régulièrement, transmit à la Commune.
Ce sera la laïcisation, la gratuité et l'obligation scolaires qui serviront de base à l'action de la Commune dans l'enseignement.
Pour bien comprendre ces trois revendications, il faut noter que l'enseignement en France était alors entièrement aux mains des congrégations religieuses, l'école se comportait comme l'annexe de l'église, même quand elle ne se situait pas dans un des bâtiments de la paroisse; en plus elle était payante pour tous, et donc seulement ouverte à la fréquentation volontaire des élèves; il faut préciser toutefois que les curés avaient institué un système de bourses distribuées par l'évêché, qui leur permettait d'écrémer quelques intelligences brillantes qui surgissaient parfois des milieux pauvres ; les heureux bénéficiaires étaient ainsi récupérés par la religion et intégrés dans le système, la grande masse des malchanceux restait pauvre et ignare. Il faut cependant dire que certains laïques entreprirent d'édifier des écoles non-confessionnelles, mais elles furent rares et vécurent de façon très sporadique.
Par rapport à l'enseignement couramment en honneur sous l'Empire, la position des communards se place donc dans une optique résolument révolutionnaire, il s'agira de tout changer dans la structure éducative.
Il est à souligner aussi que ces grandes options sur l'enseignement portent la marque de la Maçonnerie dont ce fut longtemps le cheval de bataille, ce qui aboutira bien plus tard, en 1905, à la séparation des Eglises et de l'Etat.
La lutte de la Commune pour un enseignement libéré de toutes les contraintes spirituelles représente un des premiers grands coups de boutoir porté contre l'immense puissance de la religion.
Maurice Dommanget donne dans son livre sur " la Commune et l'enseignement " des passages de la requête initiale du groupe Education nouvelle et notamment : " Que l'instruction religieuse... soit immédiatement et radicalement supprimée pour les deux sexes dans toutes les écoles, dans tous les établissements dont les frais sont payés par l'impôt... "
Dans ce même livre, nous trouvons une citation du journal " la Montagne " qui demande l'école laïque et obligatoire avec force : " Envoyez-moi vite à l'école tous les pauvres diables dont le vent fouette les guenilles... "
Le fameux Père Duchêne ne sera pas en reste, il s'attaque d'abord à l'obtention de l'obligation scolaire pour les filles et, pourfendant les curés d'une plume acerbe et gouailleuse, il demande de ne plus permettre que ces " Jean-foutre de calotins.. se foutent des enfants du peuple... font des esclaves... et développent l'humilité au lieu d'exalter la dignité ... "
Comme nous le voyons, les idées exprimées par ces participants à la Commune sont bien arrêtées sur l'usage qu'il faut faire de J'enseignement; avant tout, laïciser l'instruction, la rendre obligatoire et gratuite ; tout cela s'attaque à une comme structure de l'enseignement, et plus précisément de l'enseignement primaire, le secondaire restant très peu abordé par la Commune.
Tout l'effort des 72 jours que durera l'insurrection de Paris, portera sur ces trois grands thèmes qui recevront un début d'application, la première étant, évidemment, la mise à la porte des écoles des calotins, et leur remplacement par des laïques. Notons cependant une autre idée qui n'aura pas le temps de passer à la réalisation, il s'agit de la liaison classe -atelier chère à Proudhon. Elle reflète le fondement de la pensée du grand idéologue libertaire sur l'éducation et elle débouche immédiatement sur l'enseignement professionnel. Un des rédacteurs du " Cri du peuple " de Vallès lancera l'idée en écrivant : " Il est nécessaire que l'enfant passe insensiblement de l'école à l'atelier, devienne en même temps capable de gagner sa vie et apte au travail intellectuel... "
Dans cet ordre d'idée il fut décidé la création d'une école professionnelle de garçons, rue Lhomond. Mais là encore le temps fit défaut à la Commune pour réaliser toutes les aspirations qu'elle portait en elle au travers des individus qui la représentaient. Avant de passer à l'étude des réalisations engendrées par ces grandes directives de la Commune sur l'enseignement, il faut s'attarder un instant sur le côté pédagogique simplement effleuré par la Commune.
Alors que la mise à la porte des calotins remplit de nombreuses pages des quotidiens et la plus large place dans les pensées des participants à la Commune, l'organisation de la transmission du savoir, c'est-à-dire l'acte essentiellement pédagogique, est rarement étudiée, seule l'Education nouvelle donne quelques notations à ce sujet mais toujours dans le contexte de la lutte contre l'esprit religieux.
" Les maisons d'instruction... qu'on y emploie exclusivement la méthode expérimentale on scientifique, celle qui part toujours de l'observation des faits, qu'elle qu'en soit la nature, physiques, moraux, intellectuels... "
Comme exposé de pédagogie c'est assez court, et tous les textes qui veulent traiter de l'enseignement laissent ce côté de la fonction enseignante dans l'ombre ; il faut sans doute rapprocher cela de l'absence quasi totale des spécialistes de l'enseignement comme notamment G. Lefrançais et Louise Michel, instituteurs, entre autres, qui se battirent aux avant-postes et ne purent influer sur les objectifs pédagogiques de la Commune. Nous tenterons d'analyser ce point de vue dans un des chapitres suivants. Pour l'instant il s'agit d'étudier la structure qui permit l'organisation de l'enseignement durant la Commune et de voir plus concrètement quelles réalisations furent acquises.
LES CHEMINS DE LA REALISATION
Lorsque l'on étudie la Commune, ce qui frappe le plus, c'est l'absence de chef suprême, de centralisation partant d'un où plusieurs hommes considérés comme les maîtres du mouvement, rien ; à la place de cette structure habituelle nous trouvons une organisation à base de commissions et de sous-commissions avec en complément l'autonomie des divers arrondissements de Paris. L'éducation sous la Commune sera conçue sur ce schéma, pas d'hommes liges, simplement une commission siégeant à l'Hôtel de ville et comprenant Courbet, Verdure, Miot, Vallès, J.-B. Clément et un délégué à l'enseignement Edouard Vaillant; l'histoire traditionnelle retiendra surtout ce dernier et oubliera quelque peu le travail des commissions, car la réussite d'un travail d'équipe ne correspond pas à l'idéologie bourgeoise courante, surtout si les participants ne sont pas des technocrates bien spécialisés, mais se contentent d'être des hommes de bonne volonté bien lucides.
A côté de la commission officielle de la Commune et du délégué, nous trouvons des sous-commissions et des groupements divers comme l'Education nouvelle qui joua un grand rôle dans la détermination des idées directrices de la Commune. A propos de ces diverses commissions il ne faut pas oublier que les arrondissements sont autonomes et auront des actions et des réactions particulières, parfois originales comme le VIIIè arrondissement qui, sous l'impulsion d'Allix, pour une fois sérieux, entrepris d'organiser les premières cantines scolaires.
La commission de l'enseignement devait permettre de coordonner les diverses actions entreprises par les divers acteurs de la Commune. Les religieux expulsés des classes, il fallut les remplacer, comme en instituant l'école gratuite et obligatoire il fallait s'attendre à un grand besoin de classes supplémentaires ; enfin tous ces problèmes relevaient de la compétence de la commission de l'enseignement, les sous-commissions étaient, elles, spécialisées (celle de l'instruction primaire par exemple).
Les arrondissements, à travers des délégations d'arrondissement, prenaient les mesures propres à leurs besoins particuliers, et à leurs possibilités.
Un tel système a bien fonctionné malgré les difficultés d'ordre pratique, comme le recrutement des maîtres, et le surmenage des participants aux commissions. A ce propos Courbet, dans un texte cité par Dommanget, décrit de façon très plaisante l'énorme travail que fournissaient ces militants :
" Je me lève, je déjeune, je siège et précise douze heures par jour. Je commence à avoir la tête comme une pomme cuite. Malgré tout ce tourment de tête et de compréhension auquel je n'étais pas habitué, le suis dans l'enchantement. "
Tous les responsables, plus ou moins logés à la même enseigne, ne chômeront pas durant ces 72 jours. C'est un point très intéressant que de constater la somme de travail effectif que demanda la Commune à ses participants, et la joie mise par ces révolutionnaires dans des actions qui ne devaient pas toujours être amusantes.
Les réalisations effectives dans les divers arrondissements furent fonction des initiatives des délégations d'arrondissement. Dans le Xle arrondissement 12.000 élèves pauvres sont scolarisés et la laïcisation complètement terminée, dans le XIIIe l'on trouve la fondation d'une bibliothèque communale avec lectures et conférences populaires, dans le IXè une école laïque est inaugurée le 19 mai, tandis que dans le VIIIè arrondissement, sous l'impulsion d'Allix, sont ouvertes trois cantines scolaires pour enfants nécessiteux; l'obligation scolaire commence à 5 ans et se termine à 12 ans, et les écoles principales sont pourvues en maîtres laies.
Parfois, en plus d'une action spécifique concernant la laïcisation, la délégation communale, sous l'influence de ses membres, apporte un éclairage original sur l'œuvre entreprise, c'est le cas de celle du IIe arrondissement qui comptait Eugène Pottier parmi ses militants. Il écrivit pour préciser le but poursuivi : " Que chaque enfant, de l'un ou l'autre sexe, ayant parcouru le cercle de ses études primaires puisse sortir de l'école-atelier possédant les éléments sérieux d'une ou deux professions manuelles : voilà notre but. " Ce qui dénote une forte influence proudhonienne chez son auteur.
Dans le IIIè arrondissement, sous la gestion de Bibal, la gratuité des fournitures fut assurée à trois mille enfants, et il fut créé un orphelinat pour les enfants des gardes nationaux morts en combattant; cet orphelinat a ceci d'original qu'il devait recevoir aussi dos externes pour éviter de couper les enfants du reste de la société.
Il est bien évident que l'on peut citer longuement toutes les réalisations menées à terme ou mises en route comme l'école professionnelle de la rue Lhomond précédemment citée. Et il ne faut pas oublier que tout cela fonctionna durant tout le temps de la Commune, et que l'action éducative de la Commune ne se termina que les derniers jours de la lutte; il est très important de souligner cette volonté de construction effective chez les communards.
Ces hommes qui furent des combattants et se voulurent réalisateurs tentèrent aussi de reconstruire, pour le plus grand bien du peuple, la culture au travers d'une réforme des arts, il est important d'aborder ce plan, eu il montre bien l'esprit radicalement révolutionnaire des protagonistes de la Commune.
La Fédération artistique se voulut originale et communaliste, elle tenta sous l'égide de Courbet et de Pottier de réunit tous les artistes autour d'une charte commune :
- La libre expansion de l'art dégagé de toute tutelle gouvernementale et de tous privilège ;
- L'égalité des droits entre tous les membres dé la Fédération
- L'indépendance et la dignité de chaque artiste mises sous la sauvegarde de tous par la création d'un comité élu au suffrage universel des artistes. "
Les artistes furent nombreux à adhérer à cette charte qui semble exprimer toute la liberté dont a besoin l'artiste pour produire son oeuvre. La lutte contre toute contrainte est bien dans la ligne des deux animateurs principaux de cette Fédération, ils tenteront de réaliser leur but en supprimant les crédits de certaines écoles d'art et en proclamant une autre fois : " En deux mots la Commune doit à l'élève l'outillage, l'artiste doit son oeuvre ". Toute l'aide possible devait être apportée à l'artiste, mais sans qu'il lui soit demander d'autre allégeance que de donner son oeuvre à la Commune, juste contrepartie de sa totale liberté de travail.
Corollairement à cette action en faveur des artistes contemporains, Courbet s'occupa des musées et des oeuvres d'art en général. Il lui fut reproché le démantèlement de la colonne Vendôme, mais il n'y fut apparemment pour rien et cette anecdote ne fut utile qu'aux Versaillais qui devaient justifier la prétendue " barbarie " des communards, cela ne vaut pas la peine que nous nous y arrêtions.
L'action de la Commune pour l'art à travers des hommes comme Courbet et Pottier rejoint le désir de réalisations révolutionnaires qui se trouve dans la réorganisation de l'enseignement, il s'agissait de changer les structures anciennes, bourgeoises, pour en établir d'autres ouvrant la voir, à un monde socialiste.
Après ce bref aperçu de ce que furent les idées et les réalisations de la Commune face à l'éducation et à la culture, il convient de s'interroger sur l'intérêt et les leçons que nous offre cette révolution communarde.
les affiches de la Communes
La Commune face à son action éducative.
Après cette courte étude donnant brièvement les éléments nécessaires sans les épuiser, et de très loin, sur le sujet (pour cela il est possible de se reporter aux écrits de M. Dommanget), il convient de s'interroger sur l'action de la Commune et plus précisément sur celle qui a trait à l'enseignement et la culture, puisque c'était le propos de ce texte.
La Commune est une révolution en ce sens qu'elle a voulu non seulement destituer un certain pouvoir pour en établir un autre, mais aussi parce qu'elle entraînait avec elle des changements de manière de vivre encore plus fondamentaux. En effet, il ne suffit pas de changer la couleur du pouvoir pour être révolutionnaire, encore faut-il avoir le courage de nettoyer la place que l'on veut occuper et d'y installer des formes d'être et de penser nouvelles. C'est une des premières constatations que je ferai sur ce sujet, la Commune a su mettre en route une réforme radicale de l'enseignement, dans un temps extrêmement court les hommes de bonne volonté ont su se mettre au travail et créer la Laïcisation, la gratuité et l'obligation scolaires. Ils ne sont pas restés dans le seul domaine de la conception, ils ont réussi à établir des structures révolutionnaires. Evidemment le temps n'a pas permis que nous puissions apprécier globalement le résultat, mais le courage de ces réalisations montre qu'il n'est pas obligatoire d'espérer pour entreprendre ; le souvenir qu'elles nous laissent, les écrits et les discussions qu'elles suscitent prouvent que la révolution, assortie d'une réalisation en parallèle, est la seule qui soit valable. Le passage de la simple révolte, du soulèvement à la révolution, est le fait des actes constructifs.
Une des premières notions qui ressort de cette étude de l'éducation dans la Commune est donc l'exemple qu'elle nous donne d'une réalisation révolutionnaire possible malgré des conditions de luttes militaires très difficiles.
Il est intéressant de souligner aussi un autre fait portant toujours su l'action éducative de la Commune. Intuitivement, ces hommes ont compris qu'une révolution ne pourrait durer que si elle formait des individus à son idéal, chaque changement de système de gouvernement, surtout lorsqu'il est radicalement différent, ne tient que s'il est assimilé par les nouvelles classes en gestation dans les écoles. Par là il faut entendre que la révolution communarde ne pouvait durer qu'en créant une majorité d'individus à son image, c'est-à-dire que ces hommes nouveaux devaient passer par la culture révolutionnaire pour se sentir en plein accord avec leur esprit révolutionnaire.
C'est donc en un premier temps par l'organisation d'une structure révolutionnaire, puis en un deuxième temps par la transmission d'un savoir, d'une culture révolutionnaires, que la révolution peut se maintenir, une révolution à base socialiste, bien sûr, et c'est un des points très importants de voir que la Commune de Paris a réalisé ces besoins, tant son désir de durer et de s'affirmer était profond.
La révolution c'est la vie, la volonté d'une vie meilleure et de sa durée, en ce sens la Commune a exprimé très solidement son désir vital en réalisant au maximum dans le cadre de l'enseignement et de la culture.
Il faut cependant noter, corollairement aux deux autres idées, que les pédagogues ne surent pas participer à l'œuvre collective, les plus importants, Louise Michel et Lefrançais préférèrent l'action purement militaire à la construction révolutionnaire ; l'œuvre scolaire de la Commune s'en ressent, l'organisation scolaire ancienne disparaissait, mais la pédagogie restait la même, à brève échéance le décalage entre le contenu et la manière de le transmettre aurait introduit des difficultés, mais il est possible qu'entre-temps les pédagogues en cause se seraient repris, et à la révolution des structures aurait succédé la réforme des techniques d'enseignement.
Par ses préoccupations, par son action éducative, la Commune se rapproche donc de nos notions modernes sur la révolution ; elle est riche en enseignements divers et semble nous pousser plus avant à la réflexion sur la construction révolutionnaire. Il est net, du moins je l'espère, à la lecture de ces lignes, que l'action révolutionnaire doit s'accompagner d'une création effective, car elle seule assure la pérennité de l'œuvre.
La Commune nous donne donc l'espoir d'agir et les sujets de réflexion indispensables à toute action véritable ; ainsi nous pouvons tenter d'aller plus loin vers la réalisation totale de l'espérance socialiste.
Paul CHAUVET - 1971 dans la revue "la Rue"